La censure de contenus russes par les géants américains de l'Internet conduira à des restrictions des activités de ces entreprises à travers le monde, a mis en garde, le 13 mars 2021 sur Facebook, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
La représentante russe réagissait notamment à la restriction d'accès imposée par YouTube à un film d'Andrey Kondrashov sur la Crimée, ainsi qu'au blocage partiel du compte Crimea24 sur Instagram, à la veille de l'anniversaire de la réunification de la Crimée avec la Russie. «Les plateformes sont devenues folles. Cela va au-delà des implications politiques des actions des entreprises informatiques américaines, qui suivent les directives de Washington. La situation est plus compliquée», a souligné Maria Zakharova.
«Plus les documents les plus gênants politiquement seront retirés de la circulation sur Internet et censurés par les "modérateurs", plus des restrictions rapides et strictes concernant les plateformes du monde entier seront mises en place», a-t-elle ainsi fait valoir.
Une idée déjà véhiculée le 8 mars dernier par Viatcheslav Volodine, le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe). Après la suspension par Facebook des médias russes Vzgliad, RBK TV et TASS, considérée comme un «acte de censure» par Roskomnadzor (le CSA russe), Viatcheslav Volodine avait appelé dans un communiqué au respect des lois russes. «Ce n'est pas la première fois que Facebook [agit de la sorte]. Instagram et Twitter ont fait la même chose plus tôt. Je pense que c'est inacceptable. Cela viole nos lois nationales. Nous proposerons des solutions législatives qui empêcheront de traiter les médias russes de la sorte», avait-il fait savoir.
Maria Zakharova a par ailleurs noté qu'à l'heure actuelle, le contenu des plateformes américaines était «censuré arbitrairement» sans décision de justice ni autorité compétente. Selon elle, ces mesures restrictives sont prises de manière extraterritoriale et vont à l'encontre des engagements internationaux des Etats-Unis pour garantir la liberté de parole et d'expression, violant le droit des personnes à rechercher, recevoir et diffuser librement des informations. «L'objectif de Washington est évident : l'utilisation des technologies de l'information pour une concurrence déloyale dans tous les domaines», a-t-elle déclaré.