La récente suspension par Facebook de contenus publiés par la presse russe a irrité le président de la Douma (chambre basse du Parlement russe) Viatcheslav Volodine, qui a appelé au respect des lois russes dans un communiqué publié le 8 mars sur le site de l'institution.
«La décision de l'entreprise Facebook viole les droits et libertés fondamentaux des citoyens, ainsi que le droit de diffuser et de recevoir des informations», a-t-il déclaré.
Une dépêche d'agence estampillée «fake news»
La veille, le CSA russe, Roskomnadzor, avait demandé au géant du numérique de rétablir des publications des médias Vzgliad, RBK TV et TASS censurées par le réseau social. TASS est une agence de presse publique, RBK TV une chaîne d'information en continu spécialisée en finance et Vzgliad un site d'information très fréquenté. A la base de cette censure, un signalement de StopFake, un organe de fact-checking ukrainien qui a estampillé comme fausse information auprès du réseau social une publication de l'agence TASS.
Reposant sur un communiqué du FSB (services de sécurité intérieur russe), la dépêche du 18 février expliquait que trois militants néonazis ukrainiens avaient été arrêtés à Voronej, non loin de la frontière avec l'Ukraine. L'agence TASS a vivement critiqué cette censure, arguant que son article était basé sur les déclarations des autorités russes et ne comportait pas d'erreurs factuelles.
Roskomnadzor a estimé que les agissements du réseau social «peuvent être décrits comme un acte de censure».
«Ce n'est pas la première fois que Facebook [agit de la sorte]. Instagram et Twitter ont fait la même chose plus tôt. Je pense que c'est inacceptable. Cela viole nos lois nationales. Nous proposerons des solutions législatives qui empêcheront de traiter les médias russes de la sorte», a déclaré Viatcheslav Volodine, indiquant par ailleurs que la question de l'influence des géants du numérique sur la circulation de l'information était aussi une problématique internationale.
«Aujourd'hui, de nombreux pays – Italie, Australie, Inde et d’autres pays du monde – sont en train d'élaborer leurs propositions pour lutter contre l’arbitraire des entreprises informatiques mondiales, et envisagent les mesures les plus strictes. Le problème a atteint un point où il faut en discuter au sein des formats internationaux. Il peut s'agir d'un ajustement de la législation nationale, ainsi que de l'élaboration de lois types visant à assurer le respect des droits et libertés des citoyens et à garantir la souveraineté numérique», a estimé le parlementaire.