Le 11 mars, les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de la Turquie et du Qatar se sont réunis à Doha afin de discuter de la crise syrienne et des moyens d'y mettre fin grâce une solution politique durable, la solution militaire étant pour eux une voie sans issue.
Dans une déclaration commune, les participants ont «souligné leur engagement à préserver la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territorial» de la Syrie, et ont «exprimé leur conviction qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit syrien». Moscou, Ankara et Doha souhaitent donc une «solution politique» à l'issu d'un processus «facilité par les Nations unies». A cet égard, ils ont rappelé leur soutien à la réforme constitutionnelle, qu'ils souhaitent «sans ingérence étrangère».
Les diplomates ont également souligné leur «détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations», ainsi que leur opposition «aux agendas séparatistes portant atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Syrie».
Le communiqué fait en outre part de la «grave préoccupation» des trois pays quant à la situation humanitaire en Syrie et à l'impact de la pandémie de Covid-19. A cet égard, ils appellent les Nations unies «à donner la priorité à la vaccination en Syrie» et demandent une augmentation de l'aide humanitaire «à tous les Syriens, dans tout le pays, sans discrimination». Moscou, Ankara et Doha ont par ailleurs souhaité «faciliter le retour sûr et volontaire [en Syrie] des réfugiés et des personnes déplacées».
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que les trois pays ne cherchaient pas à remplacer les efforts que la Russie, la Turquie et l'Iran déploient conjointement depuis 2017 pour faire cesser les combats en Syrie et discuter d'une solution politique. «Je ne peux que saluer le souhait du Qatar d'apporter sa contribution à la mise en place des conditions permettant de surmonter la situation tragique actuelle en Syrie», a-t-il commenté. Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a annoncé que la Turquie accueillerait le prochain cycle de négociations.
La réunion de Doha s'est tenue alors que le 15 mars marquera les dix ans du début de la guerre civile syrienne. Dans ce conflit qui a fait plus de 100 000 morts et des millions de déplacés, la Turquie et le Qatar ont soutenu les combattants qui cherchaient à renverser le président Bachar el-Assad, tandis celui-ci était allié de Moscou.