Au soir du 8 mars, le président sénégalais Macky Sall a appelé ses concitoyens au «calme et à la sérénité» alors que le climat politique et social reste tendu dans le pays. L'arrestation le 3 mars de l'opposant Ousmane Sonko, accusé dans une affaire de viols, avait provoqué la colère de ses partisans, mais a aussi, selon de nombreux Sénégalais, porté à son comble les frustrations suscitées par les conditions de vie depuis la pandémie de Covid-19. Ainsi, de violents heurts avaient éclaté dans plusieurs villes du pays. A Dakar, des affrontements avec les forces de l'ordre avaient fait quatre morts le 5 mars.
«Tous, ensemble, taisons nos rancœurs et évitons la logique de l'affrontement qui mène au pire», a déclaré le chef de l'Etat sénégalais dans une allocution retransmise à la télévision. Il a appelé à laisser la justice «suivre son cours en toute indépendance» dans le dossier de viols présumés qui vise son rival et annoncé un allègement du couvre-feu en vigueur dans deux régions, dont Dakar.
Comme le rapporte l'AFP, en fin d'après-midi, Ousmane Sonko a conservé un ton de défiance face à Macky Sall affirmant : «La révolution est déjà lancée [et] rien ni personne ne pourra l'arrêter.» Sa déclaration intervenait quelques heures après sa remise en liberté sous contrôle judiciaire.