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Victimes et ONG appellent Ottawa à enquêter sur la maison-mère de Pornhub

Après la publication d'un article en décembre 2020 qui dénonçaient des contenus illicites sur le site Pornhub, une centaine de victimes d'exploitations sexuelles appellent le Canada à lancer une enquête criminelle contre MindGeek sa maison-mère.

Une centaine de victimes d'exploitation sexuelle soutenues par plus de 500 ONG internationales appellent le Canada à lancer une enquête criminelle sur MindGeek, la maison-mère du site Pornhub, accusée de tirer profit de diffusions de contenus illégaux, dans une lettre dont l'AFP a pris connaissance, ce 4 mars.

Dans ce document adressé la semaine dernière aux parlementaires canadiens, 104 victimes et 525 ONG provenant de 65 pays accusent MindGeek, basée à Montréal, de violer la législation canadienne en matière de protection de l'enfance. 

«Nous appelons le gouvernement canadien à encourager la Gendarmerie royale du Canada (police fédérale) à mener une enquête criminelle complète sur MindGeek», écrivent les signataires.

Le mois dernier, trois dirigeants de MindGeek, dont son PDG, Feras Antoon, ont témoigné devant des parlementaires du Comité permanent de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Ce dernier doit présenter un rapport portant sur la protection de la vie privée et la réputation sur les plateformes comme Pornhub. 

«Nous avons trouvé, le 5 février 2021, que les témoignages des dirigeants de MindGeek, Feras Antoon, David Tassillo et Corey Urman, étaient particulièrement choquants par leur incapacité à prendre leur responsabilité concernant la destruction d'innombrables vies de victimes au cours de la dernière décennie», estiment les rédacteurs de cette lettre datée du 22 février. 

Un site au cœur d'un scandale

Pornhub, l'un des sites pornographiques les plus populaires de la planète, est au cœur d'un scandale depuis la publication, en décembre 2020, d'un article du New York Times affirmant que le site proposait des contenus illicites.

Parmi les 6,8 millions de nouvelles vidéos publiées sur le site chaque année, «beaucoup montrent des abus perpétrés sur des enfants et des violences non consenties», selon le quotidien américain.

Dans la foulée, Mastercard et Visa avaient déclaré que leurs cartes de crédit ne pourraient plus être utilisées dans l'immédiat pour effectuer des paiements sur Pornhub. Le site pornographique, qui avait rejeté les accusations, avait annoncé une série de mesures pour lutter contre les contenus illégaux.