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Nigéria : une école de jeunes filles ciblée par un nouveau kidnapping de masse

Une école de jeunes filles de Jangebe, dans le nord-ouest du Nigeria, a été le théâtre d'un nouveau kidnapping de masse contre rançon. L'épisode en rappelle d'autres, dans une région en proie à une explosion des attaques menées par des groupes armés.

Des dizaines d'hommes armés ont envahi les dortoirs d'une école pour jeunes filles dans le nord-ouest du Nigeria, dans la nuit du 25 au 26 février et ont enlevé un grand nombre d'entres elles, selon des sources locales citées par l'AFP.

«Plus de 300 filles sont toujours portées disparues», a affirmé un professeur à l'école de Jangebe, dans l'Etat de Zamfara, qui souhaite garder l'anonymat. «J'ai reçu un appel pour m'informer que des bandits avaient kidnappé des élèves», a de son côté déclaré Sadi Kawaye, un père dont deux filles ont été enlevées.

Il s'agit d'un nouveau kidnapping de masse contre rançon dans cette région, où des groupes armés, appelés des «bandits» multiplient les attaques, volent du bétail et pillent les villages.

Ainsi que le rapporte l'AFP, une semaine plus tôt, 42 enfants ont été enlevés dans l'Etat de Niger, dans le centre-ouest du Nigeria.

Au mois de décembre 2020 déjà, les djihadistes de Boko Haram avaient revendiqué l'enlèvement de plusieurs centaines d'adolescents dans un pensionnat du nord-ouest du pays : cette opération menée dans une zone éloignée de son bastion marquait alors un tournant dans l'expansion du groupe terroriste.

Ces bandes criminelles se cachent souvent dans des camps dans la forêt de Rugu, qui s'étend sur quatre Etats du nord et du centre du Nigeria : ceux de Katsina, de Zamfara, de Kaduna, et de Niger.

Toujours selon l'AFP, si ces groupes armés sont avant tout motivés par l'appât du gain, certains ont tissé des liens forts avec les groupes djihadistes présents dans le nord-est.

Ces violences criminelles ont fait plus de 8 000 morts depuis 2011, et forcé plus de 200 000 personnes à fuir leur domicile, selon un rapport du groupe de réflexion International crisis group (ICG) publié en mai 2020.