Le Conseil de gouvernement marocain examinera le 25 février un projet de loi portant sur «l'usage légal» du cannabis, rapporte le 23 février les services du chef du gouvernement dans un communiqué.
Alors que le 3 décembre 2020, la commission des stupéfiants des Nations unies avait reconnu au cannabis des vertus thérapeutiques, le débat sur sa légalisation dans le royaume marocain où de nombreuses familles vivent de sa culture, est devenu récurrent. Mais pour l'heure, le cadre juridique encadrant son éventuelle légalisation n'a pas été dévoilé.
A l'heure du rapprochement entre le Maroc et Israël, le magazine marocain TelQuel suggérait ainsi fin décembre au gouvernement de «s’inspirer du modèle israélien» en matière de légalisation. L'Etat hébreu autorise en effet le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006.
En 2015, le Parti Authenticité et Modernité (opposition) avait déposé une proposition de loi visant à légaliser le cannabis à usage industriel et thérapeutique. A l'époque, l'initiative avait été fermement rejetée par le gouvernement qui semble aujourd'hui plus ouvert.
Une production annuelle qui génèrerait 23 milliards de dollars
Le Maroc est l'un des principaux pays producteurs de cannabis au monde, cultivé principalement dans la région montagneuse du Rif (nord). Entre 90 000 et 140 000 familles vivent déjà du kif, selon l’organisation Prohibition Partners citée par TelQuel. Pourtant, son usage, comme sa vente et son achat sont formellement interdits et passibles de prison.
La production annuelle marocaine a été estimée à plus de 700 tonnes, pour une valeur de 23 milliards de dollars, selon une étude publiée en 2020 par le réseau indépendant «Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée».
Les autorités marocaines assurent faire des «efforts intenses et continus» pour lutter contre le trafic de stupéfiants. Plus de 217 tonnes de résine de cannabis ont ainsi été saisies en 2020 dans le royaume, selon les chiffres officiels.