Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé ce 14 septembre dans un entretien au journal L'Union que le maire (LR) de Reims (Marne), Arnaud Robinet, «se trompe profondément» lorsqu'il se prononce pour l'expérimentation de la légalisation du cannabis. Une substance que le ministre qualifie de «merde».
«La loi de la République, c'est l'interdiction des drogues», a notamment lancé le ministre de l'Intérieur dans cet entretien. Et d'ajouter : «J'ai sur ce point, et malgré mon estime pour lui, un désaccord profond avec Arnaud Robinet. Sur ce sujet, je crois qu'il se trompe profondément.»
La loi de la République, c'est l'interdiction des drogues
«Je ne peux pas, en tant que ministre de l'Intérieur, en tant qu'homme politique dire à des parents qui se battent pour que leurs enfants sortent de l'addiction à la drogue, que l'on va légaliser cette merde. Et je dis bien "cette merde"», s'est-il ensuite insurgé.
Il a par ailleurs tenu des propos similaires en direct sur la chaîne d'info en continu LCI : «On ne va pas légaliser cette merde», a-t-il déclaré.
«Qu'est-ce que je répondrais aux dizaines de courriers que je reçois par mois de parents qui ont eu des enfants gravement blessés ou tués, parce qu'ils ont pris de la drogue et qu'ils ont conduit après ?», fait mine de s'interroger Gérald Darmanin, estimant qu'«avec la légalisation, il y a un petit côté "je baisse les bras"». Et de conclure : «Ce gouvernement ne baisse pas les bras.»
Ce gouvernement ne baisse pas les bras
«Lutter contre la consommation de stupéfiants c'est remettre de l’ordre public dans la rue : moins de cambriolages, moins d'agressions, moins d'accidents», a par ailleurs twitté le ministre, accompagné d'un extrait de son passage sur LCI.
Le maire de Reims a proposé d'expérimenter la légalisation du cannabis dans sa ville
Dans une lettre datée du 8 septembre et adressée au Premier ministre Jean Castex, Arnaud Robinet avait demandé un «vrai débat» sur le cannabis pour «étudier les conséquences d'une légalisation de [sa] vente», avec des «expérimentations» locales, notamment à Reims.
«Cette réflexion, dont l'engagement nécessite un certain courage, pourrait déboucher sur la mise en place d'expérimentations territoriales limitées dans le temps», avait alors proposé le maire LR. «Reims pourrait alors candidater», ajoutait-il dans ce courrier.
«La France a l'arsenal répressif le plus strict d'Europe et pourtant, c'est le pays qui compte le plus de consommateurs de cannabis : 11% des Français, trois fois plus qu'il y a 30 ans», avait argumenté auprès de l'AFP l'ancien député, jugeant indispensable de «sortir de l'idéologie et [d']être pragmatique» sur ce sujet.