«La désinformation à l'origine de l'hésitation sur la vaccination est un grand obstacle à ce que tout le monde soit vacciné et il n'y a pas d'acteurs plus importants dans ce domaine que les plateformes de réseaux sociaux», a indiqué auprès de Reuters un haut fonctionnaire de l'administration Biden anonyme qui, selon l'agence de presse, «a une connaissance directe des décisions de la Maison Blanche». Selon ses propos, la présidence américaine discute avec ces géants du web afin qu'ils «comprennent l'importance de la désinformation et dans quelle mesure ils peuvent s'en débarrasser rapidement».
Selon la même source, la Maison Blanche souhaite tout particulièrement que des publications de ce type «ne deviennent pas des tendances sur ces plateformes et ne se muent pas en un mouvement plus large». D'après ce haut fonctionnaire, les GAFA contactés par la Maison Blanche se sont montrés «réceptifs» aux attentes de la présidence américaine, mais il serait trop tôt d'affirmer que ces géants du web vont prendre de nouvelles actions pour limiter les contenus mis en cause.
Selon Reuters, un porte-parole de Twitter a déclaré que son entreprise était en contact régulier avec la Maison Blanche sur un certain nombre de sujets «critiques», parmi lesquels la «désinformation sur le Covid-19». Facebook, selon un de ses porte-parole, a proposé à l'administration américaine «toute l'assistance qu'il peut fournir» sur le sujet et a récemment annoncé une nouvelle politique visant à supprimer les comptes, pages et groupes relayant de manière répétée des contenus qui désinformeraient sur le Covid ou les vaccins.
Un combat déjà mené par les GAFA
Car certaines firmes du web n'ont pas attendu d'être sollicitées par l'administration Biden pour prendre des mesures contre la «désinformation» sur les questions sanitaires. Facebook a ainsi annoncé début février redoubler d'efforts pour «retirer les fausses affirmations sur Facebook et Instagram sur le Covid-19, sur les vaccins contre le Covid-19 et les vaccins en général pendant la pandémie». Partant, le réseau social avait élargi la liste des idées fausses qu'il ne tolérerait plus. Entre autres exemples encore, la plateforme Twitter avait annoncé mi-décembre qu'elle allait exiger le retrait des publications mensongères sur les vaccins contre le Covid-19.
Du côté de la présidence américaine, Joe Biden a fait de la lutte contre le nouveau coronavirus sa principale priorité depuis son entrée en fonctions le 20 janvier. Lors d'une visite le 19 février dans une usine Pfizer, le chef d'Etat s'était adressé à ses compatriotes en ces termes au sujet des vaccins, qui ont été produits à une vitesse record face à la pandémie mondiale du nouveau coronavirus : «Les vaccins sont sûrs. S'il vous plaît, pour vous, votre famille, votre communauté, ce pays, prenez le vaccin quand ce sera votre tour et qu'il sera disponible. C'est comme ça que nous vaincrons cette pandémie», avait-il déclaré selon des propos rapportés par l'AFP.
D'après Joe Biden, l'objectif d'administrer un million d'injections par jour aux Etats-Unis pour arriver à 100 millions pendant les 100 premiers jours de son mandat est en bonne voie pour être dépassé, avec une moyenne actuelle de 1,7 million d'injections quotidiennes.