Facebook a annoncé le 8 février 2021 redoubler d'efforts en faveur de la vaccination contre le coronavirus, avec toujours plus d'informations sur les campagnes nationales et des mesures renforcées contre les fausses rumeurs répandues par les groupes anti-vaccins au travers d'une «campagne mondiale pour promouvoir des informations faisant autorité sur les vaccins contre le Covid-19».
Le géant américain des réseaux sociaux veut en faire plus pour «retirer les fausses affirmations sur Facebook et Instagram sur le Covid-19, sur les vaccins contre le Covid-19 et les vaccins en général pendant la pandémie», a-t-il indiqué dans un communiqué.
Facebook a donc étendu sa liste des idées fausses qui ne seront pas tolérées, et sont déjà interdites dans les publicités. Elle comprend notamment les messages affirmant que le Covid-19 a été fabriqué par des humains, que les vaccins ne sont pas efficaces, qu'il est moins dangereux d'attraper la maladie que de se faire vacciner ou encore que les vaccins sont toxiques ou causent l'autisme.
Les personnes qui partagent ce genre de désinformation pourront être bannies, a prévenu le groupe californien. Les administrateurs de groupes ont été informés qu'ils devront approuver les messages de membres qui ont tendance à répandre de la désinformation avant qu'ils ne soient partagés. Et sur Instagram, les comptes d'utilisateurs cherchant à décourager leurs abonnés de se faire vacciner seront plus difficiles à trouver.
Les plateformes dominantes collaborent depuis des mois avec les grandes organisations de santé pour mettre en avant les informations «qui font autorité» sur la crise sanitaire, notamment à travers son «centre d'informations sur le Covid-19». «Plus de 2 milliards de personnes de 189 pays ont été connectées à des informations fiables» via cet onglet, fait valoir la société.
«Nous menons la plus grande campagne mondiale pour promouvoir des informations faisant autorité sur les vaccins contre le Covid-19», est-il précisé.
Une décision critiquée par une ONG
Mais les critiques de Facebook ne sont pas convaincus. «Facebook a promis à plusieurs reprises de réprimer la désinformation liée au Covid et les anti-vaccins depuis un an», a tweeté une ONG luttant contre la «haine numérique», le Center for countering digital hate avant de tancer le géant américain : «A chaque fois, ils échouent à remplir leurs objectifs.»
Le réseau social doit bientôt publier les résultats d'une vaste étude sur la pandémie, qui a récolté 50 millions de réponses de personnes exprimant leur opinion ou racontant leur vécu sur des sujets comme les symptômes du Covid-19, le port du masque ou l'accès aux soins.
Le groupe avait déjà annoncé le 3 décembre dans un post de blog qu'il allait «commencer dans les prochaines semaines à supprimer les fausses allégations qui auront été démenties par les experts de la santé publique sur Facebook et Instagram». L'entreprise de Mark Zuckerberg y avait détaillé sa nouvelle politique sur cette question : «Facebook supprimera les fausses affirmations selon lesquelles les vaccins Covid-19 contiennent des micropuces ou tout autre élément ne figurant pas sur la liste officielle des composants du vaccin. Nous supprimerons également les théories conspirationnistes concernant les vaccins Covid-19 connues aujourd'hui pour être fausses : comme par exemple celles qui affirment que des populations spécifiques étaient utilisées sans leur consentement pour tester l’innocuité du vaccin.»
A ce propos, Le Parisien avait remarqué que rechercher «anti-vaccins» ou «non aux vaccins» dans le moteur de recherche de Facebook redirige vers les liens des National institutes of health (les Instituts américains de la santé), des Centers for disease control and prevention (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) ou encore de l'Organisation mondiale de la santé. Rechercher «vaccins Covid» mène au centre d'information officiel Covid-19 mis en place par Facebook.
Cette nouvelle politique de Facebook intervient alors que le réseau a été accusé de favoriser le camp démocrate lors de l'élection présidentielle américaine et que le gouvernement français a annoncé le 3 décembre que la campagne de vaccination anti-Covid-19 commencerait fin décembre ou début janvier avec les vaccins de Pfizer/BioNtech et Moderna.