La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a réclamé au gouvernement russe la libération «avec effet immédiat» de l'opposant Alexeï Navalny, arguant de «risques pour sa vie», selon une décision rendue publique ce 17 février.
Dans la foulée, le ministre russe de la Justice Konstantin Tchouitchenko a répondu qu'«aucune base légale» n'existait pour répondre positivement à cette demande. Evoquant une «ingérence grossière» dans les affaires de la Russie, il a précisé : «Cette demande est délibérément inapplicable car il n'y a aucune base légale en droit russe permettant la libération de cette personne.»
Selon lui, les juges européens qui en étaient conscients ont pris une décision purement politique qui ne peut que compliquer le rétablissement des relations constructives avec les institutions du Conseil de l’Europe. «L’exécution de cette décision de la CEDH ne serait que la manifestation d’une approche sélective, ce qui va à l’encontre du principe fondamental du fonctionnement de la Cour européenne des droits de l’homme qu’est l’Etat de droit», a-t-il déploré.
Alexei Navalny devra purger trois ans et demi de prison de sa peine prononcée en 2014, moins les mois passés assigné à résidence cette année-là – soit deux ans et huit mois de prison.
L'opposant russe, interpellé puis incarcéré pour 30 jours lors de son retour en Russie le 17 janvier, ne s'était pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection pénitentiaire à au moins six reprises au cours de l'année 2020 : le 13 janvier, le 27 janvier, le 3 février, le 16 mars, le 6 juillet et le 17 août. Le Service fédéral d’exécution des peines a en outre déclaré avoir tenu compte du fait que depuis le 22 août, Alexeï Navalny était soigné dans l'hôpital de la Charité à Berlin ; or, d'après cette institution russe, l'opposant n'a pas répondu à une notification qui lui avait été envoyée après sa sortie de l'hôpital.
Fin août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne après avoir été victime d'un malaise en Russie. Il accuse le Kremlin d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles.
Détails à suivre...