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Algérie : plusieurs milliers de manifestants célèbrent le second anniversaire du Hirak

Le 16 janvier, une foule nombreuse s'est rassemblée dans l'est de l'Algérie à Kherrata, pour célébrer le second anniversaire du Hirak, mouvement populaire qui a mis fin à la présidence d'Abdelaziz Bouteflika.

Plusieurs milliers de personnes ont pris part le 16 février à Kherrata, à une manifestation célébrant le second anniversaire du soulèvement populaire, le Hirak. La ville, berceau de ce mouvement qui a contraint l'ancien président Abdelaziz Bouteflika à démissionner, a vu, dès le 15 février au soir, affluer des protestataires originaires de plusieurs wilayas (préfectures) d'Algérie pour prendre part à ce rassemblement. 

Comme le montrent plusieurs images partagées sur les réseaux sociaux, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l'égard du système politique actuel. 

Le 16 février 2019, une mobilisation spontanée avait réuni des milliers d’Algériens opposés au cinquième mandat présidentiel d'Abdelaziz Bouteflika. Une semaine plus tard, le 22 février signait le point de départ d’une généralisation du mouvement à l’ensemble du pays. Alger, Bejaïa, Constantine, Oran, Tizi-Ouzou ainsi que d’autres grandes villes d’Algérie étaient devenues au cours de cette journée le théâtre de manifestations massives qui confirmaient ainsi le vent de révolte qui soufflait dans tout le pays.

Les partisans du Hirak ont certes réussi à pousser Abdelaziz Bouteflika, ainsi que plusieurs de ses proches, à démissionner ou encore à annuler la présidentielle contestée du 18 avril et du 4 juillet 2019, ils ont cependant échoué à contraindre les autorités à instaurer une période de transition censée permettre une refonte du système politique algérien. Ils réclamaient, pour ce faire, l’application des articles 7 et 8 de l’actuelle Constitution. Malgré l'opposition du mouvement à la tenue d'une élection présidentielle, Abdelmadjid Tebboune a été élu le 12 décembre 2019 à l'issue d'un scrutin marqué par une importante abstention. 

En dépit d'une situation politique tendue, au lendemain de sa victoire à la présidentielle, Abdelmadjid Tebboune a appelé à l'instauration d'un dialogue avec le Hirak «afin de bâtir une Algérie nouvelle». Une offre accueillie favorablement par le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) – formations politiques ayant soutenu le cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika – mais avec méfiance par certains partis de l'opposition.

Depuis, dans un contexte marqué par l'arrêt des grandes manifestations en raison notamment de la pandémie, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a procédé à une réforme de la constitution qu'il n'a cessé de présenter comme un gage d'ouverture démocratique. Néanmoins, la faible participation au scrutin référendaire organisé le 1er novembre – seuls 23,72% des citoyens ont voté – témoigne encore de la défiance d'une importante partie de la population envers les dirigeants.