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De violents affrontements entre l'armée et des manifestants anti-coup d'Etat en Birmanie

L'armée, qui a renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, a déployé des troupes dans plusieurs villes birmanes le 14 février. De violents affrontements avec des manifestants ont eu lieu dans le nord du pays, à Myitkyina.

De violents affrontements ont éclaté entre des manifestants et les forces de sécurité le 14 février 2021 à Myitkyina, dans le nord de la Birmanie, en proie à des manifestations depuis le coup d'Etat militaire du 1er février. Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs autres villes du pays.

Des images tournées dans une centrale électrique de la ville de Myitkyina et diffusées en ligne montrent des policiers ouvrant le feu sur la foule, sans que l'on sache s'il s'agit de balles réelles ou en caoutchouc, rapporte la BBC qui précise également que cinq journalistes ont été arrêtés avant d'être relâchés.

Le 14 février, l'armée a déployé des troupes dans plusieurs villes birmanes. A Rangoun, capitale économique du pays, des véhicules blindés ont été vus dans les rues pour la première fois depuis le coup d'Etat. L'AFP indique que des centaines de contestataires se sont rassemblés le 15 février près du siège de la Banque centrale, dans le nord de la ville, pour appeler les fonctionnaires à se mettre en grève.

D'autres rassemblements se sont tenus à travers le pays, comme à Naypyidaw, la capitale administrative construite par la junte. Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées lors de la manifestation, dont une vingtaine d'étudiants, d'après un journaliste local. Les connexions internet, très perturbées pendant la nuit du 14 au 15 février, ont été rétablies au matin.

Alors que les médias internationaux soulignent que la répression de la junte militaire, qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi le 1er février, s'est intensifié depuis le 14 février, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a enjoint le jour même à l'armée de «garantir le droit de se réunir pacifiquement». Les chefs de la junte seront «tenus pour responsables» des violences, a également averti Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie.