Masques, gel hydroalcoolique, distanciation sociale et public restreint à 15 personnes : le guitariste belge Quentin Dujardin avait pris soin de respecter les mesures sanitaires pour donner un concert, ce 14 février, dans l'église de Crupet, dans la province de Namur en Belgique. Et pourtant, la police est intervenue pour empêcher l'artiste de se produire. Il risque jusqu'à 4 000 euros d'amende.
La tenue des cultes étant autorisée contrairement aux concerts, dans le cadre des mesures sanitaires décidées par le gouvernement, c'est dans une église que le musicien avait donné rendez-vous à son public. Il avait annoncé son action sur Facebook il y a quelques jours, bien décidé à «mettre un terme à l'absurdité».
Mais les autorités ne l'ont pas entendu de cette oreille et les forces de l'ordre sont intervenues après seulement quelques minutes, pour faire évacuer les lieux, comme on peut le voir sur des images filmées par un spectateur et diffusées sur les réseaux sociaux. Le commissaire a relevé l'identité des participants, qui risquent pour leur part 250 euros d'amende.
«Le combat ne fait que commencer !»
«C'est une honte !», a lancé, à sa sortie de l'église, Quentin Dujardin aux journalistes venus couvrir l'événement. «Ce que nous vivons ici, c'est l'indécence. C'est le sommet de ce qu'il se passe ! On ne peut pas aller plus loin dans l'indécence», a-t-il poursuivi, estimant encore : «Cela doit s'arrêter.»
«Je continuerai à me battre pour faire exister ces libertés [...] Le combat ne fait que commencer», a-t-il ajouté, comme on peut l'entendre dans une vidéo du média local L'Avenir Namur.
Le parquet de Namur doit désormais décider des suites judiciaires à donner à cette action. En vertu des règles anti-Covid en vigueur en Belgique, les églises, synagogues et mosquées peuvent accueillir 15 personnes dans le cadre de cérémonies religieuses.
Le concert du guitariste originaire de Dinant bénéficiait du soutien de la plateforme belge de défense de la culture Still Standing. Celle-ci multiplie les actions afin, selon ses représentants, de sortir le monde culturel de l'immobilisme qui lui est imposé par les mesures gouvernementales prises dans le contexte de la pandémie de coronavirus.
Louis Marechal