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Le Covid-19 pourrait rester «parmi nous» pour toujours, prévient l'agence européenne des maladies

Le monde doit se préparer à ce que le Covid reste «parmi nous» plutôt qu'il ne disparaisse, malgré les vaccins, a averti la directrice de l'agence européenne chargée des maladies, appelant les pays de l'UE à conserver leurs mesures restrictives.

«Maintenant, il semble qu'il soit plus probable qu'il reste» plutôt qu'il ne disparaisse, a déclaré Andrea Ammon, directrice du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans un entretien à l'AFP le 12 février. «Il semble très bien adapté aux humains. Donc, nous devons nous préparer à ce qu'il reste parmi nous», a-t-elle ajouté.

«Ce ne serait pas le premier virus à rester parmi nous pour toujours, ce n'est donc pas une caractéristique inhabituelle pour un virus», a pointé la responsable de l'agence sanitaire européenne basée à Stockholm.

Si les vaccins permettent de réduire très drastiquement le risque de contracter le Covid-19, les scientifiques ne savent pas encore s'ils empêchent également la transmission du virus, ni dans quelle mesure.

Dans combien de temps saura-t-on plus clairement si les vaccins stoppent la transmission ? Selon Andrea Ammon, cela va prendre quelques mois : «Des études sont en place, mais il faut un plus grand volume de gens vaccinés pour pouvoir suivre», explique-t-elle.

Les variants, surtout sud-africain et brésilien, compliquent la donne, car on suspecte qu'ils puissent amoindrir l'efficacité du vaccin. «La question est ce que cela implique pour l'efficacité du vaccin», a souligné Andrea Ammon, pointant l'exemple de la grippe saisonnière qui oblige à adapter les vaccins chaque année. «Il est possible que la même chose se produise, ou bien qu'à un moment donné [le virus] se stabilise et que nous puissions utiliser un vaccin pour une longue période», a-t-elle suggéré à l'AFP par visioconférence.

Appel à conserver les restrictions en place au sein de l'UE

La directrice de l'ECDC a par ailleurs appelé les pays de l'Union européenne à conserver les restrictions actuellement en place, malgré une décrue des cas dans la majorité des Etats européens.

C'est encore un tableau contrasté […] Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines

«C'est encore un tableau contrasté […] Nous ne sommes pas encore au bout de nos peines», a-t-elle affirmé, indiquant que tous les Etats de l'UE (à l'exception de la Finlande) se trouvaient encore dans une situation épidémiologique «sérieuse» selon les critères de l'ECDC. «Tout le monde en a marre des mesures, mais quand on court une épreuve de fond […] il faut courir les derniers kilomètres», a-t-elle plaidé.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens dans toute l'Europe avoisine actuellement les 150 000, contre environ 250 000 il y a un mois, selon les données officielles compilées par l'AFP.