Le président haïtien Jovenel Moïse, très contesté dans le pays en crise, a annoncé le 7 février avoir échappé à une tentative d'assassinat, les autorités procédant à une vingtaine d'arrestations.
«Je remercie le responsable de ma sécurité au palais. Le rêve de ces gens était d'attenter à ma vie. Grâce au bon Dieu, nous n'avons pas vu ça. Ce plan a été avorté», a déclaré Jovenel Moïse. Le chef de l'Etat haïtien s'exprimait sur le tarmac de l'aéroport de Port-au-Prince, entouré de sa femme et du Premier ministre Joseph Jouthe, qu'il a chargé de donner ultérieurement «tous les détails, sans filtre».
23 personnes ont été arrêtées, dont un juge de la Cour de cassation et une inspectrice générale de la police nationale, a précisé ensuite Joseph Jouthe devant la presse.
Le chef d'Etat haïtien soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la population haïtienne, selon qui le mandat du président arrive à terme un an plus tôt, ce 7 février.
Ce désaccord de date est né du fait que Jovenel Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard. Le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise au long de l'année 2020, privé de Parlement et gangrené par les violences. Isolé, le président Moïse gouverne par décrets, alimentant une défiance croissante au sein de la population.