Tunis a été le théâtre le 6 février d'un troisième samedi de mobilisation contre la politique sécuritaire du gouvernement, déjà cible de nombreuses critiques autour de sa gestion des affaires du pays.
A l'appel de plusieurs associations, syndicats et partis politiques, environ 2 000 personnes se sont rassemblées sur la place des droits de l'Homme avant de rejoindre l'avenue Habib-Bourguiba où un important dispositif de sécurité a été déployé. «Non à l'impunité», «A bas le régime policier», ont entre autre scandé les manifestants dont certains étaient parfois aux prises avec les membres des forces de l'ordre.
Les manifestants ont par ailleurs rendu hommage à Chokri Belaïd. Assassiné le 6 février 2013, il fut un farouche opposant de gauche au parti d'obédience islamiste, Ennahda. Le parti, dont le chef historique Rached Ghannouchi est à la tête de l'Assemblée nationale, a été par ailleurs vertement conspué par les manifestants.
Confrontée à une grave crise économique, la Tunisie a été secouée au cours du mois de janvier par plusieurs nuits d'émeutes durant lesquelles plusieurs centaines d'interpellations ont eu lieu. Ces heurts ont éclaté au lendemain du dixième anniversaire de la révolution qui a chassé du pouvoir Zine el-Abidine Ben Ali, alors que la pandémie de Covid a exacerbé une profonde crise sociale en Tunisie, où un couvre-feu à 20h est en vigueur depuis octobre.