Le vaccin russe Spoutnik V est «une bonne nouvelle pour l'humanité», a déclaré à Moscou ce 5 février Josep Borell, le chef de la diplomatie de l'UE, tandis que son homologue russe a souligné vouloir coopérer dans ce domaines avec ses rivaux occidentaux.
Le diplomate espagnol a dit «espérer que l'Agence européenne des médicaments pourra certifier» l'injection développée en Russie, et Sergueï Lavrov a souligné avoir des «contacts» avec Washington «pour voir s'il y a la possibilité d'agir ensemble», alors que dans l'UE «plusieurs pays sont intéressés à produire le vaccin sur leur territoire».
Une volonté de trouver les moyens de coopérer
Au cours de cette rencontre à Moscou, les deux hommes ont affirmé que la Russie et l'Union européenne souhaitaient trouver les moyens de coopérer malgré leurs profonds différends et une crise de confiance.
Plus tôt, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avait souligné que les relations avec Moscou étaient au «plus bas» du fait de l'incarcération d'Alexeï Navalny.
«Nous avons relevé notre disposition à coopérer de manière pragmatique là où il y un intérêt commun, où c'est profitable pour les deux parties», a toutefois affirmé Sergueï Lavrov. Josep Borrell a noté qu'il y a des sujets sur lesquels les deux pays doivent travailler ensemble citant notamment «la culture, la recherche, le Covid-19, le climat».
Cependant il a aussi souligné que «les questions d'Etat de droit, de droits de l'Homme, de société civile et de libertés politiques restent centrales pour notre avenir commun».
Josep Borrell a ainsi réitéré «l'appel à une libération (d'Alexeï Navalny) et au lancement d'une enquête impartiale concernant son empoisonnement». De son côté la Russie a qualifié d'«ingérence» les critiques européennes sur l'incarcération d'Alexeï Navalny et sur l'action de la police contre les manifestations non autorisées de soutien à l'opposant ces derniers jours. de soutien à l'opposant ces derniers jours.
Fin août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne après avoir été victime d'un malaise en Russie. Il accuse le Kremlin d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Le 2 février, Alexeï Navalny a été condamné à de la prison ferme pour avoir violé à de multiples reprises les conditions du contrôle judiciaire d'une peine avec sursis prononcée en 2014.