«Nous renforçons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre au Yémen, une guerre qui a créé une catastrophe humanitaire et stratégique»: dans son premier discours de politique étrangère ce 4 février, le chef d'Etat américain Joe Biden a notamment fait part de sa volonté de mettre un terme au conflit au Yémen, qui oppose les rebelles Houtis, soutenus par Téhéran, à la coalition arabe, dirigée par l'Arabie saoudite.
«Pour souligner notre détermination, nous mettons fin à tout soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, y compris aux ventes d'armes», a-t-il ajouté. Quelques minutes avant le discours du président, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan avait fait état de l'intention de ce dernier, précisant que cela concernait notamment «les ventes de munitions de précision» à l'Arabie saoudite, accusée de nombreuses bavures envers les civils dans son intervention en soutien du gouvernement yéménite.
Jake Sullivan avait ajouté que Washington avait prévenu Riyad, ainsi que les Emirats arabes unis également impliqués dans la coalition arabe. En revanche, l'armée américaine continuera ses opérations ciblées contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique, selon le conseiller.
Décision saluée par les Houthis
Au Yémen, les rebelles Houthis ont salué l'annonce du président américain, espérant qu'elle marquerait le début de la fin de la guerre. «Nous espérons que ce sera le début d'une décision visant à mettre fin à la guerre au Yémen», a déclaré à l'AFP Hamid Assem, responsable politique des insurgés à Sanaa, ajoutant souhaiter qu'il s'agisse d'un «pas en direction d'une position forte au Conseil de sécurité [de l'ONU] en faveur de la fin de l'agression». «La réputation des Américains a été ternie par la mort de personnes innocentes», a-t-il par ailleurs relevé.
La réputation des Américains a été ternie par la mort de personnes innocentes
Le conflit au Yémen, où l'Arabie saoudite mène une coalition militaire régionale depuis 2015, a fait des dizaines de milliers de morts et au moins trois millions de déplacés, d'après les Nations unies. Selon les termes de l'ONU, le conflit a mené à la «pire crise humanitaire au monde».