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Manifestations en Inde : les prises de position de Rihanna et Greta Thunberg irritent New Delhi

Sur le réseau social Twitter, des célébrités étrangères ont apporté leur soutien aux agriculteurs qui manifestent en Inde depuis plusieurs mois. Les autorités indiennes dénoncent des interférences dans les affaires internes du pays.

Des personnalités publiques étrangères telles que Rihanna, Greta Thunberg ou Mia Khalifa se sont exprimées sur le réseau social Twitter afin d'apporter leur soutien aux manifestants qui protestent depuis plusieurs mois contre les réformes agricoles engagées par le gouvernement indien.

Dans un tweet publié le 3 février, la célèbre chanteuse américaine Rihanna qui compte plus de 100 millions d’abonnés à son compte Twitter, s'est notamment demandé «pourquoi ne parlons-nous pas de cela ?!», en référence aux contestations.

De son côté, le mannequin et ancienne actrice pornographique américaine, Mia Khalifa, a publié une photographie de manifestants en précisant qu'elle se tenait «aux côtés des agriculteurs». 

La jeune activiste Greta Thunberg, connue pour ses engagements en faveur de la protection environnementale, a également publié une série de tweets, les 3 et 4 février, pour faire part de son «soutien aux manifestations pacifiques».

La nièce de la vice-présidente américaine d'origine indienne Kamala Harris a également donné de la voix. «Nous devrions tous être scandalisés par les fermetures d'internet en Inde et la violence de paramilitaires contre les agriculteurs qui manifestent», a tweeté Meena Harris.

Le ministre indien des Affaires étrangères reproche à ces célébrités de s'immiscer de façon «sensationnaliste» dans le dossier

Cette série de tweets n'a pas manqué de susciter l'ire du gouvernement indien. Mercredi 3 février, le ministère indien des Affaires étrangères, Anurag Srivastava, a ainsi publié un communiqué sur Twitter en reprochant à ces célébrités internationales leurs commentaires «sensationnalistes, ni justes ni responsables» dans le dossier des réformes agricoles du pays, tout en rappelant que le gouvernement avait «engagé des discussions» avec les contestataires.

Accompagné des hashtags «#IndiaTogether» (IndeUnie) «#IndiaAgainstPropaganda» (Indecontre la propagande), le ministère des Affaires étrangères a par ailleurs invité, «avant de s'empresser de commenter ces questions [...] à bien en saisir les enjeux». 

Ces échanges sur le réseaux social se déroulent dans un contexte particulier puisque le gouvernement indien a demandé à Twitter de supprimer un grand nombre de comptes publiquement opposés aux réformes. Citée par l'AFP, une source au sein du ministère des Technologies de l'information a fait savoir que le gouvernement avait demandé au géant des réseaux sociaux d'agir à l'encontre de quelque 250 comptes Twitter et de tweets au motif qu'ils représentaient «une grave menace pour l'ordre public». 

Lundi 1er février, Twitter s'était exécuté, bloquant des centaines de comptes de magazines, d'agriculteurs ou encore de personnalités publiques qui s'opposent aux réformes agricoles envisagées par les autorités. Une censure de courte durée, les comptes étant de nouveau accessibles quelques heures plus tard.

A cet égard, le ministère des Technologies de l'information s'est ému ce 3 février dans un communiqué que Twitter ait débloqué «unilatéralement» certains comptes et contenus. «Twitter est un intermédiaire et a obligation d'obéir aux directives du gouvernement. Un refus de le faire entraînera des poursuites pénales», a-t-il menacé.