Le 29 janvier, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a approuvé l'utilisation dans l'Union européenne du vaccin AstraZeneca/Oxford contre le Covid-19. L'approbation concerne toutes les personnes âgées de 18 ans et plus, l'AME affirmant que ce vaccin est également adapté aux personnes âgées. AstraZeneca a salué le feu vert européen, et promet dans un communiqué un «accès large et équitable» à son vaccin.
«L'EMA a recommandé l'octroi d'une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le vaccin contre le Covid-19 AstraZeneca [...] chez les personnes à partir de 18 ans», a déclaré dans un communiqué le régulateur européen basé à Amsterdam. Une approbation suivie de l'autorisation de la Commission européenne officialisée par Ursula von der Leyen qui a déclaré : «J'attends de l'entreprise qu'elle livre les 400 millions de doses comme convenu.»
Les pays de l'UE étaient rivés sur la décision de l'EMA, se demandant si elle allait ou non suivre l'exemple de la commission de vaccination allemande, qui avait déconseillé le 28 janvier ce vaccin pour les plus de 65 ans en évoquant des données «insuffisantes». L'EMA a indiqué qu'il n'y avait «pas encore assez de résultats chez les participants» de plus de 55 ans pour calculer l'efficacité du vaccin sur ce groupe, mais qu'«une protection était attendue» car une réponse immunitaire a été identifiée.
«Comme il existe des informations fiables sur la sécurité» pour les plus de 55 ans, «les experts scientifiques de l'EMA ont estimé que le vaccin pouvait être utilisé chez les personnes âgées», a expliqué l'agence, en précisant que «plus d'informations sont attendues des études en cours, qui incluent une proportion plus élevée de participants âgés».
Le vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford est le troisième à obtenir le feu vert de l'EMA après ceux de Pfizer/BioNTech le 21 décembre et de Moderna le 6 janvier. L'EMA a également annoncé le 29 janvier qu'elle prévoyait pour «bientôt» une demande d'autorisation du vaccin Johnson & Johnson.
Une autorisation attendue avec impatience... dont Berlin prend le contre-pied
Le déploiement du vaccin AstraZeneca/Oxford est attendu avec impatience par les Etats membres : il présente l'avantage d'être moins cher à produire que ses rivaux, tout étant plus facile à stocker et transporter.
Une limite d'âge pour l'accès au vaccin aurait contraint la plupart des gouvernements européens à réexaminer leur stratégie axée sur la vaccination prioritaire des plus âgés. AstraZeneca avait précédemment défendu l'efficacité de son vaccin pour toutes les tranches d'âge, aux côtés du Royaume-Uni, où il a déjà été largement utilisé sur des personnes âgées.
La décision du régulateur ne fait toutefois pas consensus parmi les Etats membres. L'autorité vaccinale allemande a ainsi réitéré ce 29 janvier sa recommandation de ne pas autoriser le vaccin du laboratoire AstraZeneca pour les personnes âgées de 65 ans et plus. «Le vaccin n'est recommandé à l'heure actuelle au vu des données disponibles que pour les personnes âgées de 18 à 64 ans», a souligné cette autorité dans un avis rendu public.
La décision de l'EMA intervient alors que le groupe pharmaceutique suédo-britannique subit depuis plusieurs jours les foudres des dirigeants européens, après avoir expliqué ne pouvoir livrer qu'«un quart» des doses initialement promises à l'UE au premier trimestre. L'Union européenne a publié le 29 janvier le contrat signé l'an dernier avec AstraZeneca pour précommander son vaccin, dans le but de rappeler les engagements pris par le laboratoire.
AstraZeneca a officiellement demandé le 12 janvier une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour son vaccin dans les 27 Etats membres de l'UE, ainsi que dans les pays de l'Espace économique européen (EEE), à savoir l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
Le vaccin était soumis depuis octobre à un «examen continu», qui permet à l'EMA d'examiner les données de sécurité et d'efficacité des vaccins au fur et à mesure de leur parution. Un feu vert de la part de la Commission européenne doit maintenant être accordé pour valider la mise sur le marché conditionnelle du vaccin, ce qui pourrait prendre quelques heures.
Dans une communication séparée, l'EMA a également déclaré le 29 janvier qu'elle n'avait trouvé aucun lien entre le vaccin Pfizer/BioNTech contre le Covid-19 et des cas signalés de décès chez des personnes âgées après une première injection.