Le gouvernement hongrois a annoncé ce 22 janvier avoir conclu un accord pour acheter de «grandes quantités» du vaccin russe Spoutnik V, bien que celui-ci n'ait pas encore été autorisé par les autorités sanitaires européennes.
Le ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto, en visite à Moscou, a fait cette annonce dans une vidéo postée sur son compte Facebook. «Des détails seront donnés plus tard», a-t-il indiqué comme le rapporte l'AFP.
Cette annonce intervient alors le régulateur hongrois a donné son feu vert à l'utilisation du vaccin cette semaine, sur fond de critiques de Budapest à l'égard des «lenteurs» du processus d'approbation des vaccins par l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Seuls deux vaccins sont actuellement autorisés dans l'UE : Pfizer-BioNTech et Moderna. L'avis sur celui d'AstraZeneca, déjà utilisé au Royaume-Uni, doit intervenir avant la fin du mois.
S'il n'y a pas de vaccin de l'Union, prenons-le ailleurs
Le Premier ministre Viktor Orban a redit vendredi son impatience, au lendemain d'un sommet des Vingt-Sept par vidéoconférence sur le sujet.
Les autorités russes ont déposé une demande d'enregistrement dans l'UE
«Nous devrons affronter le fait que quelque chose ne tourne pas rond au niveau de l'UE», a-t-il fustigé à l'occasion de sa traditionnelle interview radiophonique hebdomadaire. «S'il n'y a pas de vaccin de l'Union, prenons-le ailleurs. Il n'est pas possible que les Hongrois meurent à cause de ça», a ajouté le dirigeant, coutumier des bras de fer avec Bruxelles.
Les autorités russes ont déposé une demande d'enregistrement dans l'UE de Spoutnik V, efficace à plus de 90% d'après Moscou, mais l'EMA n'a pas encore entamé la procédure d'examen.
«La Hongrie est le premier pays de l'UE à prendre conscience des avantages de Spoutnik V», s'était félicité jeudi dans un communiqué Kirill Dmitriev, le directeur du Fonds souverain russe (RDIF) qui a financé la mise au point du vaccin. La Hongrie a par ailleurs commandé un million de doses du vaccin chinois Sinopharm et attend le feu vert des inspecteurs hongrois, qui se trouvent actuellement à Pékin.