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MH17 : les experts hollandais ne peuvent pas établir avec certitude d'où a été tiré le missile fatal

Après quinze mois d’enquête sur la catastrophe du Boeing 777 de Malaysia Airlines, abattu dans l’Est ukrainien le 17 juillet 2014, le Bureau néerlandais de sécurité a publié son rapport technique sur les causes et les circonstances de cette tragédie.

Mardi 13 octobre

Le ministre des Transports malaisien Liow Tiong a annoncé que les membres de l’équipe commune d’enquête sur la catastrophe du vol MH17 envisageait la possibilité de créer une cour internationale indépendante pour traduire en justice les responsables de la tragédie.

A part la Malaisie, cette équipe commune comprend aussi les Pays-Bas, la Belgique, l’Ukraine et l’Australie.

L’enquête pénale sur le crash du vol MH17 ne sera pas achevée avant la fin de 2015, a annoncé le Bureau néerlandais de sécurité.

Le vice-Premier ministre ukrainien a qualifié «d’infondées», les accusations du Bureau néerlandais de sécurité sur le fait que l’Ukraine aurait dû fermer l’espace aérien situé au-dessus de la zone des combats qui déroulaient dans le sud-est du pays.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a demandé à la Russie sa «coopération complète» dans le cadre de l’enquête pénale sur le crash du MH17.

Le rapport néerlandais sur la tragédie du vol MH17 ne contient pas de preuves qui permettent d’affirmer que l’avion a été abattu depuis la zone contrôlé par les rebelles de l’est ukrainien, a estimé le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov, ajoutant que les conclusions du Bureau néerlandais de sécurité étaient partiales.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a demandé à la Russie sa «coopération complète» dans le cadre de l’enquête pénale sur le crash du MH17.

Le Bureau néerlandais de sécurité étudiera les résultats des expérimentations grandeur nature effectuées par le producteur des missiles russe Almaz-Antei.

Le 13 octobre, lors d’une rencontre avec les familles des victimes, l’expert du Bureau néerlandais de sécurité Tjibbe Joustra a expliqué que les passagers qui n’avaient pas été tués immédiatement lors de l’impact ont perdu connaissance à cause de la décompression presque instantanée du Boeing 777 et du manque d’oxygène à plus de 10 000 mètres d’altitude.

Suite à la présentation de ses conclusions, le Bureau néerlandais de sécurité a publié en ligne la totalité de son rapport final sur la catastrophe du vol MH17.

L’expert du Bureau néerlandais de sécurité a terminé sa présentation, sans répondre à une seule question.

Les experts néerlandais ont étudié minutieusement et incorporé toutes les contributions envoyées par la Russie dans leur enquête sur cette catastrophe, a assuré le Bureau néerlandais de sécurité.

Une enquête supplémentaire sera nécessaire pour déterminer l’endroit d’où le missile a été lancé, a conclu Tjibbe Joustra. L'expert a ajouté que les zones de tir déterminées par l'enquête, ainsi que par les simulations indépendantes conduites par l'Ukraine et la Russie étaient pratiquement similaires.

Le Bureau néerlandais de sécurité a déterminé que le missile avait pu être lancé depuis une zone large de 320km, mais il a ajouté qu’il n’avait pas été en mesure de déterminer qui contrôlait cette zone au moment du tir.

Le vol MH17 s’est écrasé à cause de la détonation d’une ogive de type 9N314M sur son flanc gauche, tiré par un système de missile Bouk depuis l’est de l’Ukraine, a précisé Tjibbe Joustra, l’expert du Bureau néerlandais de sécurité. Il ne s’agit pas d’un missile air-air, a souligné Tjibbe Joustra.

Trois autres avions se trouvaient dans la proximité immédiate du Boeing de Malaysia Airlines au moment du crash.

Presque toutes les compagnies aériennes survolaient la zone des combats et personne ne pensait que l’aviation civile pouvait être menacée, a souligné le Bureau néerlandais de sécurité.

160 avions se trouvaient dans la zone de conflit avant que cet espace aérien ne soit fermé. Les autorités ukrainiennes ne l’avaient pas décidé auparavant alors qu’il y avait des raisons suffisantes pour décider de sa fermeture à l’aviation civile, a annoncé le Bureau neerlandais de sécurité.

«Les autorités ukrainiennes savaient qu’"occasionnellement" des missiles tirés dans la zone des combats pouvaient atteindre l’altitude où volent les avions civils», a déclaré un rapporteur néerlandais.

Plusieurs avions et hélicoptères militaires avaient été abattus par des missiles dans cette zone précédemment, ont rappelé les experts.

La conférence du groupe d’experts néerlandais a commencé.

Le Boeing 777 de Malaysia Airlines, qui effectuait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, s’est écrasé dans l’est de l’Ukraine, dans une zone d’intenses combats entre les forces gouvernementales et les milices populaires du Donbass. Les 298 passagers et membres d’équipage qui se trouvaient à bord de l’appareil ont tous péri.