Le chef de la diplomatie européenne a déclaré le 19 janvier vouloir se rendre à Moscou et que des sanctions contre la Russie pour le placement en détention de l'opposant Alexeï Navalny n'étaient pas la seule réponse possible du bloc contre la Russie.
Outre des sanctions, on doit continuer à tendre la main
«Nous ne sommes pas contre la pression, mais la pression doit être graduée», a déclaré à Reuters Josep Borrell à l'occasion d'une interview.
«Il y a eu des sanctions, il peut y avoir plus de sanctions. Mais les sanctions en elles-mêmes ne sont pas une réponse politique. Les sanctions sont un outil. Outre des sanctions, on doit continuer à tendre la main, à discuter et à exprimer son point de vue» a-t-il expliqué.
Josep Borrell dit avoir reçu du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, une invitation permanente à se rendre à Moscou et que la situation actuelle rendait une telle visite «plus nécessaire que jamais».
La veille, les 27 ont ont condamné l'arrestation de l'opposant russe Alexeï Navalny et demandé sa libération «immédiate» dans une déclaration publiée par Josep Borrell. «La politisation du système judiciaire est inacceptable et les droits de M. Navalny doivent être respectés», ont dénoncé les 27 dans leur déclaration commune.
La Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, pays qui entretiennent traditionnellement des relations tendues avec la Russie, ont proposé que l'Union européenne réagisse à l'arrestation d'Alexeï Navalny par des sanctions contre Moscou. «Les discussions vont bon train entre les Etats membres» sur ce sujet, a assuré Josep Borrell, qui a rappelé que l'adoption de nouvelles sanctions nécessitait l'unanimité des Etats membres de l'UE.
Le sujet devrait être inscrit à l'ordre du jour de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE prévue le 25 janvier.
Alexeï Navalny, opposant au président russe Vladimir Poutine, a été interpellé le 17 janvier dès son arrivée à Moscou en provenance d'Allemagne, où il a été soigné puis a observé une période de convalescence à la suite de son empoisonnement présumé en août en Russie. Les services pénitentiaires russes avaient annoncé à l'avance qu'il serait arrêté pour ne pas avoir respecté les conditions d'une peine de prison avec sursis dont il avait écopé dans une affaire de détournement de fonds.
L'Union européenne a déjà imposé des sanctions économiques contre la Russie à la suite de l'annexion en 2014 de la Crimée.
Le bloc a ajouté en octobre de nouvelles sanctions à l'encontre de responsables russes proches du président Vladimir Poutine après l'empoisonnement présumé d'Alexeï Navalny.
L'opposant russe accuse Vladimir Poutine d'être à l'origine de son empoisonnement, ce que dément le Kremlin.
La Russie quant à elle estime que ces demandes constituent une «ingérence» : «C'est une affaire totalement intérieure et nous ne permettrons à personne de pratiquer l'ingérence», a encore déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov le 19 janvier.