Dans un podcast diffusé le 18 janvier et notamment relayé sans encombre sur Twitter (à l'inverse, par exemple, des contenus liés à QAnon), l'ancienne candidate démocrate Hillary Clinton recevait Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants et fer de lance des procédures de destitution engagées contre Donald Trump. Evoquant l'émeute du Capitole où des manifestants portant des drapeaux et des slogans pro-Trump étaient parvenus à forcer les barrages, les soupçons des deux femmes politiques se sont rapidement portés sur un homme... Vladimir Poutine. Vous avez dit complotiste ?
Poutine, usual suspect
Dans le cadre de ce programme, la candidate malheureuse à l'élection de 2016 exprime ses doutes quant au fait que Donald Trump ait «d'autres agendas». Et d'ajouter : «Je pense qu'on ne sait pas encore [...] qui tire ses ficelles.»
C'est alors qu'Hillary Clinton livre le fond de sa pensée : «J'aimerais voir ses relevés téléphoniques pour voir s'il parlait à Poutine le jour où des insurgés ont envahi le Capitole.»
Ne s'arrêtant pas en si bon chemin, l'ancienne candidate démocrate poursuit, adressant enfin sa question à Nancy Pelosi : «Pensez-vous que l'on a besoin d'une commission de type "11 septembre" pour enquêter et relater tout ce qu'ils ont fait ensemble, et expliquer ce qui est arrivé ?»
Marquant son approbation, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, souligne qu'avec Donald Trump, «toutes les routes mènent à Poutine» puis enchaîne : «Je ne sais pas ce que Poutine a sur lui politiquement, financièrement ou personnellement, mais ce qui est arrivé [au Capitole] est un cadeau à Poutine.»
Accusant le dirigeant russe de chercher à «miner la démocratie [aux Etats-Unis] et partout dans le monde», Nancy Pelosi conclut son propos : «Ces gens [qui ont envahi le Capitole], à leur insu, sont les marionnettes de Poutine. Ils ont fait le boulot de Poutine quand ils ont fait cela, sur incitation à l'insurrection du président des Etats-Unis. Donc oui, nous devrions avoir une commission "11 septembre", et il y a un soutien important au Congrès pour faire cela.»
Le 13 janvier, à l'appel des démocrates et en particulier de Nancy Pelosi, la Chambre des représentants a voté en faveur d'une motion accusant Donald Trump d’«incitation à l’insurrection», ouvrant ainsi la voix à une nouvelle procédure de destitution du président sortant. Si celle-ci n'a aucune chance d'aboutir avant l'investiture du président-élu Joe Biden le 20 janvier, elle aurait notamment comme conséquence (en plus de la symbolique) de rendre Donald Trump inéligible. De son côté, ce dernier dément avoir incité à l'intrusion au Capitole, et a par ailleurs appelé à plusieurs reprises ses partisans au calme.