La première attaque des rebelles aux abords de la capitale Bangui depuis le début de leur offensive contre le président centrafricain fraichement réélu Faustin-Archange Touadéra a été repoussée ce 13 janvier, a confirmé mercredi l'ONU dans un communiqué, faisant état de la mort d'un Casque bleu rwandais.
«L'attaque a été repoussée par les Casques bleus, conjointement avec les forces armées centrafricaines», a déclaré le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), qui «déplore la perte d'un Casque bleu» rwandais.
A respectivement 9 et 12 kilomètres du centre de la capitale, à l'aube, des brigades de l'armée «ont été attaquées simultanément mais, grâce à la bravoure de nos forces et les appuis bilatéraux, nous avons pu repousser les assaillants qui sont en débandade actuellement», a assuré dans la matinée le ministre de l'Intérieur Henri Wanzet-Linguissara.
«Plusieurs rebelles ont été capturés, plus d'une dizaine ont été tués», a pour sa part assuré à l'AFP le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole des Casques bleus dans le pays. Le Premier ministre Firmin Ngrebada a évoqué pour sa part sur sa page Facebook un bilan provisoire de «30 assaillants tués» et «5 capturés» sans préciser s'il concerne Bangui ou l'ensemble du territoire.
La Minusca, dans un communiqué officiel, a condamné «dans les termes les plus forts l'attaque».
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui aussi réagi et «condamne fermement les attaques près de Bangui par des combattants armés non identifiés», a déclaré mercredi son porte-parole, Stéphane Dujarric.
«Il appelle les autorités centrafricaines à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la poursuite en justice des responsables de ces attaques odieuses», ainsi que «toutes les parties à mettre fin à la violence et à engager un dialogue constructif», a-t-il ajouté lors de son point-presse quotidien.
«Cette attaque a aussi fait sept blessés dans les rangs des Casques bleus, a-t-il également précisé, sans pouvoir donner à ce stade de détails sur son déroulement. «La mission de l'ONU a sécurisé la zone et déclenché une enquête», a conclu le porte-parole.
Cette offensive des groupes armés intervient le jour où le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir à la demande de la France sur la Centrafrique avec à l'ordre du jour : la présence de troupes étrangères et de mercenaires dans ce pays et l'embargo sur les armes, en vigueur depuis le début de la guerre civile.
Le président Touadéra a reçu le soutien de la Russie
Il s'agit des premiers affrontements aux portes de Bangui depuis que les rebelles ont annoncé une offensive il y a près d'un mois.
Pour aider Bangui à renforcer les capacités défensives de la Centrafrique, la Russie a répondu rapidement à la demande du gouvernement
Le 19 décembre, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une coalition de six des plus puissants groupes armés qui occupent deux tiers de la Centrafrique depuis le début de la guerre civile – il y a huit ans –, avaient annoncé une offensive pour empêcher la réélection de du président Touadéra.
Ce dernier a été déclaré réélu le 4 janvier au terme d'un scrutin très contesté par l'opposition, pour lequel seulement un électeur inscrit sur deux a eu l'opportunité de se rendre aux urnes en raison de l'insécurité hors de Bangui.
Le président Touadéra avait reçu le soutien de la Russie qui a envoyé envoyé 300 instructeurs militaires dans le pays à la demande des autorités locales, avait indiqué la diplomatie russe le 22 décembre dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Pour aider Bangui à renforcer les capacités défensives de la Centrafrique, la Russie a répondu rapidement à la demande du gouvernement (centrafricain) et envoyé 300 instructeurs supplémentaires pour la formation de l'armée nationale», pouvait-on lire dans le texte.