Le département américain de la Justice anticipe des «centaines d'inculpations», dont certaines pour «sédition», après les violences au Capitole. La justice a pour l'instant retenu «les chefs d'inculpation les plus simples pour agir le plus vite possible», comme ceux d'«intrusion illégale» ou de «port d'armes non autorisé», selon le procureur fédéral de Washington, Michael Sherwin.
Mais il a ajouté que les poursuites pourraient être requalifiées ultérieurement : «Nous envisageons de retenir des crimes majeurs comme la sédition et la conspiration», a-t-il ainsi précisé lors d'une conférence de presse.
Selon lui, une cellule composée de procureurs expérimentés dans les dossiers de sécurité nationale et de corruption a été formée pour préparer des poursuites de ce type, qui sont passibles de peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison.
70 personnes ont déjà été inculpées, dont certaines figures du mouvement comme Jake Angeli, connu pour sa coiffe à cornes, ou Richard Barnett, qui a posé les pieds sur le bureau de la chef démocrate au Congrès Nancy Pelosi. Des bombes artisanales avaient par ailleurs été découvertes à proximité du Capitole, près des bureaux des partis démocrate et républicain. «Elles étaient réelles, avec de vrais détonateurs et un retardateur», a souligné Michael Sherwin.
L'enquête doit déterminer s'il s'agissait d'une diversion pour occuper la police du Capitole au moment de l'assaut ou d'un projet «plus malfaisant». Le président élu, Joe Biden, a appelé pour sa part à poursuivre tous ceux qui ont été impliqués dans des actes «d'insurrection» le 6 janvier, lors des violences qui ont fait cinq morts et profondément ébranlé le pays.
Un impeachment «pas dans l'intérêt» de la nation, selon Pence
Mis sous pression par le camp démocrate qui veut le voir quitter ses fonctions avant son départ officiel prévu le 20 janvier, le président américain a de son côté estimé qu'il n'y avait aucune chance de le voir démis de ses fonctions avant la date butoir.
«Le 25e amendement ne représente aucun risque pour moi», a déclaré Donald Trump depuis Alamo, au Texas, évoquant l'appel des démocrates au vice-président Mike Pence à le déclarer inapte à exercer sa fonction. Et pour cause, ce dernier a refusé l'appel des démocrates, jugeant qu'un tel acte n'était «pas dans le meilleur intérêt de [la] nation ni ne correspond[ait] à la Constitution».
Quant à une possible procédure d'impeachment, elle nécessiterait le ralliement d'un bon nombre d'élus républicains pour atteindre la majorité des deux tiers nécessaire à sa condamnation.
«Le temps de l'apaisement est venu pour notre pays, le temps de la paix et du calme», a ajouté le président américain, dans un discours à la tonalité contrastant singulièrement avec celui prononcé le 6 janvier devant ses sympathisants juste avant l'assaut du Capitole.