L'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a livré dans une vidéo publiée sur Twitter ce 10 janvier son analyse de la certification mouvementée des résultats de l'élection présidentielle américaine, marquée par une intrusion de manifestants au Capitole à Washington.
L'ancien acteur n'a pas hésité à dresser un parallèle historique entre cet événement et les agissements des nazis au XXe siècle. «Mercredi, c'était la Nuit de cristal ici même aux Etats-Unis», a-t-il ainsi déclaré, rappelant que la Reichskristallnacht, nuit de déchaînement contre les juifs en 1938, avait été effectuée selon lui par «l'équivalent nazi des Proud Boys», en référence à un mouvement de la droite américaine, majoritairement pro-Trump, revendiquant la défense des valeurs occidentales.
«La foule n'a pas simplement brisé les fenêtres du Capitole. Ils ont brisé les idées que nous considérions comme acquises. [...] Elle a piétiné les principes mêmes sur lesquels notre pays a été fondé», a poursuivi l'ancien gouverneur républicain, né autrichien en 1947, avant de mettre en avant la crainte qui existe selon lui aux Etats-Unis et partout dans le monde d'une montée du fascisme. «Venant d'Europe, j'ai été un témoin privilégié de la façon dont les choses peuvent devenir hors de contrôle», a-t-il soutenu.
«Le président Trump a cherché à renverser le résultat d'une élection. D'une élection juste. Il a cherché a faire un coup d'Etat en trompant les gens par des mensonges. Mon père et ses voisins ont aussi été trompés par des mensonges. Et je sais où mènent de tels mensonges», a encore déclaré l'ancien culturiste, pour qui Donald Trump restera comme «le pire président» de l'histoire.
Les autorités américaines ont annoncé ces derniers jours l'inculpation d'une quinzaine de participants à l'intrusion dans le Parlement américain, mais n'ont pas fait référence pour l'heure à une «insurrection» ni une «incitation à la violence». Lors d'un point-presse le 8 janvier, Ken Kohl, du bureau du procureur fédéral de Washington, a fait savoir que des poursuites de ce type n'étaient pas envisagées à ce stade.
Selon un récent sondage effectué par l'institut Yougov, la majorité des personnes interrogées (62%) considèrent que les événements du Capitole constituent une menace à la démocratie, mais la division partisane est extrêmement forte : les deux tiers des Républicains ne partagent pas cet avis, 45% d'entre eux estimant même que l'intrusion au Capitole était justifiée.