Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a annulé le 9 janvier 2021 toutes les restrictions qui avaient été imposées au fil des ans aux responsables américains dans leurs contacts avec Taïwan.
«C'est fini»
«Le département d'Etat a créé des restrictions internes complexes pour réguler les interactions de nos diplomates, militaires et autres représentants officiels dans leurs relations avec leurs homologues taïwanais», a indiqué le secrétaire d'Etat dans un communiqué. «Les Etats-Unis avaient pris ces mesures unilatéralement pour satisfaire le régime communiste à Pékin. C'est fini», a-t-il ajouté.
Il n'a pas précisé la nature des restrictions et cette annonce semble largement symbolique, une loi de 2018 autorisant déjà «des responsables à tous niveaux du gouvernement, y compris des membres du cabinet occupant des fonctions de sécurité nationale, des militaires et d'autres représentants officiels du gouvernement à se rendre à Taïwan et à rencontrer leurs homologues taïwanais».
Cette annonce, qui intervient moins de deux semaines avant la fin du mandat du président Donald Trump, devrait néanmoins provoquer la fureur de Pékin, qui considère Taïwan comme partie intégrante de la Chine.
Mike Pompeo ne va pas jusqu'à vouloir normaliser complètement les relations avec Taïwan, une décision sur laquelle il n'a de toute façon pas autorité. Il indique que les relations avec l'île vont continuer à passer par l'American Institute in Taiwan (AIT), une organisation privée qui joue le rôle d'ambassade des Etats-Unis à Taipei.
Le gouvernement américain «maintient des relations avec des partenaires non officiels dans le monde entier, et Taïwan n'est pas une exception», conclut-il.
Washington a rompu ses relations diplomatiques avec Taipei en 1979 pour reconnaître Pékin, mais les Etats-Unis ont adopté la même année une loi qui stipule qu'ils devront aider Taïwan à se défendre en cas de conflit.
Depuis, Washington est l'allié le plus puissant de l'île et son premier fournisseur d'armes.