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Kremlin : l’enquête sur le crash du MH17 ignore les éléments présentés par Moscou

Plusieurs faits mentionnés par Moscou sur le crash du Boeing malaisien dans le sud-est de l’Ukraine en juillet 2014 ont été écartés de l’enquête, a noté le porte-parole de Vladimir Poutine à la veille de la publication du rapport sur la catastrophe.

«Un nombre de faits, présentés par la partie russe, sont apparemment ignorés pour des raisons inconnues», a déclaré aux journalistes le porte-parole du président russe Dmitri Peskov à la veille de la publication des conclusions du comité d’enquête sur ce drame aérien.

Moscou a «plusieurs fois exprimé sa déception en relation avec le manque de coopération et d’engagement avec des spécialistes russes au cours de l’enquête», a rappelé le porte-parole. En même temps, s’exprimant sur «certaines fuites» du rapports qui se sont étalées dans certains médias, «il est difficile de vérifier leur authenticité», a-t-il poursuivi, avant d’appeler à attendre la publication officielle du document.

Dmitri Peskov a en outre promis que le rapport serait «étudié de façon très approfondie» par les experts russes après sa publication.

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Conformément aux informations des médias malaysiens, à deux jours de la diffusion du document, le régulateur aérien russe Roasaviation a transmis aux enquêteurs néerlandais certaines «remarques sérieuses» en réponse à une ébauche de version finale du rapport sur les causes du crash du vol MH17. Le 17 juillet 2014, les 298 occupants, passagers et membres d’équipage, de ce Boeing 777 ont péri lorsque leur appareil s’est écrasé dans le sud-est de l’Ukraine.

Le quotidien malaisien New Straits Times a cité le chef adjoint de Roasaviation, Oleg Stortchevoï, qui a écrit une lettre à l’Organisation de l'aviation civile internationale, accusant le comité d’enquête dirigé par les experts néerlandais d’ignorer «l’information détaillée fournie par la Russie».

Plus particulièrement, le responsable a exprimé ses préoccupations quant au fait que le Bureau néerlandais de sécurité ignore «le principe de base de l’enquête sur les catastrophes aériennes, la succession des conclusions». Selon Oleg Stortchevoï, au lieu d’étudier les dégâts de la partie avant et du fuselage du Boeing pour élaborer ensuite des interprétations logiques, le groupe d’enquêteurs néerlandais en «est rapidement venu à des conclusions et a accusé un système de missiles Bouk d’être à l’origine de la catastrophe».

Par-dessus le tout, ces conclusions ont été tirés avant-même la définition des caractéristiques des éléments qui ont heurté le Boeing avant l’accident, a noté le responsable dans sa lettre.

Le Bureau néerlandais de sécurité (Dutch Safety Bord) a annoncé que la version finale de son rapport sur la catastrophe du MH17 serait rendue publique le 13 octobre 2015.