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Les nazis ont d'abord testé les chambres à gaz sur les malades mentaux polonais

Dès 1939, les nazis vont tester sur les malades mentaux polonais des systèmes de mise à mort de masse utilisant du gaz carbonique. Fort de leur expérience, ils extermineront trois ans plus tard 2 millions de juifs avec cette même méthode.

Le 10 octobre 1939, les nazis se sont emparés de la bâtisse de Fort Colomb, faite de briques rouges et datant du XIXème siècle, près de l'actuelle Poznan en Pologne.

Rebaptisée Konzentrationslager Posen (camp de concentration de Poznan), cette dernière est rapidement devenue le haut-lieu des expérimentations barbares des nazis. Ce sont en effet derrière ces grilles, que les SS se sont entraînés à massacrer des milliers de personnes avec du gaz carbonique, d'abord. Les premières victimes des chambres à gaz étaient des malades mentaux de la région.

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C'est sous l'autorité du commandant de la Gestapo, Herbert Lange, qu'un groupe d'exécution spéciale, connu sous le nom SS-Sonderkommando-Lange, ont commencé à rafler les patients d'un hôpital psychiatrique de la ville voisine d'Owinska.

Parqués dans des camions, les malades ont donc été emmenés dans des chambres à gaz primitives, situées au fond du camp de Poznan. Après que les portes ont été scellées avec de l'argile, du monoxyde de carbone a été injecté à travers une ouverture prévue à cet effet. Lorsque tous les patients de sexe masculin ont été tués, à raison de trois rotations de camions de 25 personnes par jour, les SS ont commencé à rafler les femmes, les enfants et même le personnel médical. Au final, le 30 novembre, tous les patients de l'hôpital psychiatrique avaient été exterminés.

Forts de ces premiers succès, le groupe d'exécution a décidé de poursuivre ses expérimentations en faisant circuler dans la région des chambres à gaz mobiles, des camions dont les gaz d'échappements étaient directement envoyés dans le compartiment où les malades mentaux de toute la région de Poznan étaient parqués. 

En juillet 1940, plus de 5 000 personnes avaient ainsi été exécutées par les nazis.

En octobre 1943, le chef de la SS et de la Gestapo, Heinrich Himmler, tiendra plusieurs discours à Poznan faisant explicitement référence à l'exécution massive des juifs comme «une mission historique». Il saluera même le courage des nazis du camp polonais, ces «honnêtes gens» qui «savent ce que cela signifie quand 100 cadavres se trouvent l'un à côté de l'autre, quand il y en a 500 ou quand il y en a 1000».