Le bras de fer qui oppose Donald Trump aux géants des réseaux sociaux a gagné en intensité, le 6 janvier, lors de l'intrusion à l'intérieur du Capitole de Washington par plusieurs centaines de partisans du président sortant. Twitter, Facebook et YouTube ont en effet supprimé le contenu que Donald Trump avait publié dans la journée. Facebook et Twitter ont également bloqué temporairement son compte, ce dernier le menaçant même d'une suspension permanente.
«Le compte de @realDonaldTrump sera bloqué pendant douze heures après le retrait de ces tweets. Si ces tweets ne sont pas supprimés [par leur auteur], le compte restera bloqué», a ainsi mis en garde Twitter, sur son compte dédié à la sécurité.
Facebook, de son côté, a suspendu ce compte pour 24 heures sur la plateforme ainsi que sur l'application Instagram.
Auparavant, une vidéo dans laquelle le 45e président des Etats-Unis appelait ses partisans à rentrer chez eux et à respecter les forces de l'ordre, avait fait l'objet de restrictions en termes d'interactions, avant d'être finalement retirée par Twitter, Facebook et YouTube.
«Ce Tweet n'est plus disponible car il a enfreint les Règles de Twitter», peut-on désormais lire sur le réseau social où Donald Trump cumule près de 90 millions d'abonnés. La firme américaine avait initialement empêché les partages et likes sur le tweet en question, en précisant : «Cette affirmation sur la fraude électorale est contestée et ce tweet ne peut recevoir de réponse, ni être retweeté, ni apprécié, en raison d'un risque de violence.» Dans la vidéo en question, Donald Trump évoquait le «vol» de l'élection présidentielle américaine. Twitter a également retiré deux autres tweets du chef d'Etat.
Nouvelle étape dans le bras de fer entre Trump et les réseaux sociaux
«C'est la première fois que la plateforme enlève des tweets du chef d'Etat pour des raisons autres que les droits d'auteur», relate l'AFP. En tout état de cause, au cours de l'année 2020 et plus précisément dans le cadre de l'élection présidentielle des Etats-Unis, les plateformes américaines de partage ont multiplié leurs efforts en matière de contrôle des contenus politiques qui y sont partagés, au titre de la lutte contre la désinformation, les appels à la haine ou encore la remise en cause du processus électoral démocratique.
Les réseaux sociaux ont pris des mesures notamment contre des comptes de Donald Trump et de ses partisans, telles que la fermeture sur Facebook de pages de soutien au 45e président des Etats-Unis ou les restrictions visant des publications sur Twitter du chef d'Etat. De son côté, Donald Trump a dénoncé à de nombreuses reprises une censure et un engagement politique des réseaux sociaux. Dans ce contexte, le président américain a signé en mai 2020 un décret – juridiquement très difficile à appliquer selon les experts – ayant pour ambition de modifier le champ d'application d'une loi de 1996, qui garantit l'immunité aux plateformes en ligne contre toute poursuite judiciaire sur les contenus publiés par des tiers, et leur donne la liberté d'agir à leur guise sur les publications.