Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a annoncé le 4 janvier qu’il cherchera un moyen d’offrir l’asile politique au Mexique à Julian Assange. La justice britannique avait rejeté le même jour la demande de Washington d’extradition vers les Etats-Unis. «Je suis en faveur d’un pardon [d’Assange], je vais demander au secrétaire des Affaires étrangères qu’il entame les procédures nécessaires pour solliciter auprès du gouvernement du Royaume-Uni la possibilité que Monsieur Assange reste en liberté et que le Mexique lui offre l’asile politique, avec ce que signifie le droit d’asile et notre tradition», a-t-il déclaré en conférence de presse, comme le rapporte l’agence de presse AP.
Le Mexique a une tradition du droit d’asile. Il a notamment accueilli le président bolivien Evo Morales après le coup d’Etat survenu en 2019 après son élection.
Demande de mise en liberté étudiée le 6 janvier
Le 4 janvier, à Londres, la juge Vanessa Baraitser a rejeté à la cour d'Old Bailey la demande d’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis. Washington souhaite juger celui-ci pour espionnage après ses la publication sur Wikileaks en 2010 des «War Logs», des dizaines de milliers de documents secrets américains faisant état de crimes de guerre commis par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Il risquerait 175 ans de prison s’il était extradé de l’autre côté de l’Atlantique.
La magistrate a mis en avant l’état psychologique de Julian Assange et le haut risque que celui-ci se suicide en prison. «Face à des conditions d'isolement quasi total... je suis convaincue que les procédures [esquissées par les autorités américaines] n'empêcheront pas M. Assange de trouver un moyen de se suicider», a-t-elle fait valoir.
«Aujourd'hui marque une victoire pour Julian [...], un premier pas vers la justice dans cette affaire», a déclaré l'avocate et compagne de Julian Assange Stella Moris devant la cour criminelle d'Old Bailey, appelant le gouvernement américain à «mettre fin» aux poursuites.
Les Etats-Unis ne comptent pas en rester là. Les autorités ont annoncé qu’elles feraient appel de la décision. «Nous sommes satisfaits que les Etats-Unis l'aient emporté sur tous les arguments juridiques qu'ils ont soulevés», a précisé le département dans un communiqué avant de préciser : «Nous continuerons à demander l'extradition de M. Assange vers les Etats-Unis.»
En attendant l’examen de sa demande de mise en liberté qui se déroulera le 6 janvier, Julian Assange restera derrière les barreaux de la prison de Belmarsh.