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France Inter accusée d'«attiser le feu de la haine», par l'ambassade d'Israël en France

La radio France Inter a essuyé les vifs reproches de l'ambassade d'Israël en France à la suite de la diffusion d'une chronique rapportant une information selon laquelle Israël ne comptait pas vacciner les prisonniers palestiniens contre le Covid-19.

C'est une nouvelle polémique dont se serait bien passée la radio de service public France Inter. 

Le lendemain de la diffusion d'une chronique d'un peu plus de deux minutes du journaliste Anthony Bellanger intitulée «Israël : le vaccin et les prisonniers palestiniens», France Inter s'est attirée les foudres de l'ambassade d'Israël en France. 

Dans cette chronique diffusée le 28 décembre, Anthony Bellanger rapporte l'information, en se basant sur un article du quotidien israélien Haaretz,selon laquelle le ministre israélien de la Sécurité publique Amir Ohana aurait «donné l'instruction à l'ensemble du système carcéral israélien [...]de ne pas vacciner les prisonniers de haute sécurité», contre le Covid-19. 

L'ambassade d'Israël en France dénonce «un mensonge éhonté»     

Il précise ensuite qu'«en Israël, les seuls prisonniers dits de "haute sécurité" sont Palestiniens». 

France Inter pointe donc du doigt l'Etat hébreu qui, selon la radio, ne souhaiterait pas vacciner les prisonniers palestiniens, qui seraient «en tout plus de 5 500 concernés par cette mesure», ajoute le journaliste. Une «mesure qu'on ne peut qualifier que d'odieuse», a dénoncé Anthony Bellanger, la décrivant plus loin dans sa chronique comme «abjecte». 

La réaction de l'ambassade d'Israël en France ne s'est pas fait attendre et le 29 décembre, elle a publié un message sans équivoque à l'adresse de la radio de service public. «L'Ambassade s'insurge contre les accusations colportées par France Inter prétendant qu'Israël refuserait de vacciner des prisonniers palestiniens», est-il écrit dans un tweet dénonçant aussi «un mensonge éhonté qui [...] ne fait qu'attiser le feu de la haine». 

Dans une lettre signée par Daniel Saada, chargé d'affaires de l'ambassade d'Israël en France et adressée à la Directrice de France Inter Laurence Bloch, le 29 décembre, la radio est notamment accusée de «colporter un tel mensonge avec une telle audace». Pointant du doigt «une contre-vérité», Daniel Saada «veux croire [que] correction sera faite à cette désinformation patente». Evoquant ensuite «la haine d'Israël [...] constitutive de tous les attentats antisémites qui ont eu lieu en France ces dernières années», la lettre adressée à Laurence Bloch et visible dans le tweet, affirme enfin qu'«il est temps que France Inter cesse d'en être le relais».    

Pour calmer la polémique, Anthony Bellanger a décidé de réagir en réponse à un tweet de Julien Bahloul, ancien journaliste franco-israélien pour la chaîne de télévision internationale israélienne i24News, dénonçant un «magnifique mensonge signé France Inter». 

«Excusez vous auprès de vos auditeurs au moins et passez à autre chose»

Anthony Bellanger se justifie et explique sur Twitter avoir «tiré l’ensemble de [sa] chronique de la presse israélienne». Il demande ensuite d'«écouter» sa chronique et de ne «pas commenter dans le vide».  

Sur le même réseau social, Noémie Halioua, journaliste reporter au Moyen-Orient pour i24News va jusqu'à évoquer «une incroyable mauvaise foi» du chroniqueur de France Inter. «Excusez vous auprès de vos auditeurs au moins et passez à autre chose», lui a-t-elle lancé. 

Précisions que le site internet de France Inter est classé parmi «le top 10 des sites fiables avec le plus d'engagement en ligne», selon une liste publiée en décembre 2020 par le service américain NewsGuard, lancé en France en 2019. Le site internet de la radio de service public est même à la quatrième place du podium, derrière celui de FranceBleu et devant celui de RFI.