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Libye : la Turquie menace de répondre à toute attaque du maréchal Haftar contre ses forces

La Turquie réagira à toute attaque du maréchal Khalifa Haftar contre ses forces présentes en Libye, a averti le ministre turc de la Défense lors d'une visite à Tripoli. Le 24 décembre 2020, Haftar avait prononcé un discours menaçant envers Ankara.

«Le criminel de guerre, le meurtrier qu'est [Khalifa] Haftar, ainsi que ses forces doivent savoir qu'ils seront considérés comme des cibles légitimes en cas d'attaque contre les forces turques [qui soutiennent le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans le conflit en Libye]», a fait savoir le 27 décembre le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, deux jours après des déclarations belliqueuses du maréchal libyen à l'encontre d'Ankara.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est de la Libye, avait en effet appelé ses forces à reprendre les armes contre la présence turque, alors que des pourparlers sont en cours pour sortir le pays de l'impasse. «Nous allons donc reprendre les armes pour façonner notre paix de nos propres mains […] et, puisque la Turquie rejette la paix et opte pour la guerre, préparez-vous à chasser l’occupant par la foi, la volonté et les armes», avait-il menacé dans un discours à l'occasion du 69e anniversaire de l'indépendance du pays. «Officiers et soldats, préparez-vous !», avait-il encore martelé devant des centaines de militaires au garde-à-vous dans la cour d'une caserne à Benghazi (Est).

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d'une intervention de l'OTAN. Deux autorités s'y disputent le pouvoir : le Gouvernement d'union nationale (GNA) à Tripoli, reconnu par l'ONU et soutenu par la Turquie ; et le pouvoir incarné par Khalifa Haftar, soutenu notamment par l'Egypte et les Emirats arabes unis.

Un cessez-le-feu signé en octobre sous l'égide de l'ONU, et globalement respecté depuis, a permis aux parties rivales de revenir à la table des négociations.