Avant les autres nations européennes, l'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie ont débuté leur campagne de vaccination contre le Covid-19, l'UE ayant donné le 21 décembre 2020 son feu vert au vaccin Pfizer/BioNtech. La première dose administrée sur le territoire allemand l'a été à Edith Kwoizalla, une résidente de 101 ans d'une maison de retraite de la région du Sachsen-Anhalt (Est).
Le ministre allemand de la Santé Jens Spahn a salué «un jour plein d'espoir», car ce vaccin «est la clef qui nous permettra de nous réapproprier nos vies». «L'automne, l'hiver et Noël de l'an prochain ne devraient plus être placés sous le signe de cette pandémie», a-t-il espéré.
En Hongrie, c'est Arienne Kertesz, une femme médecin de l'hôpital South Pest de la capitale Budapest, qui a ouvert la voie. «J'attendais depuis longtemps de l'avoir, parce que ma capacité à travailler calmement et en sécurité en dépend», a-t-elle déclaré.
C'est un spécialiste des maladies infectieuses, Vladimir Krcmery, qui a été le premier à être vacciné en Slovaquie, à Nitra (Ouest).
La plupart des pays européens attendent le 27 décembre pour débuter leur campagne de vaccination
Les premières doses de vaccin sont arrivées le 26 décembre dans l'Union européenne à la veille du démarrage dans la plupart de ses Etats membres, comme la France, de leur campagne de vaccination contre le coronavirus. Des pays qui s'inquiètent du variant britannique de plus en plus signalé à travers le monde. En France, 19 500 doses sont arrivées à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, en banlieue parisienne. Des employés masqués portant des gants de protection spéciaux contre le froid (le vaccin est conservé à -70°C) ont transféré les boîtes dans des réfrigérateurs adaptés.
La Russie, qui a dépassé les trois millions de cas, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Mexique et de nombreux autres pays ont pour leur part déjà commencé à vacciner leurs populations au début du mois de décembre.
La Chine avait été la première à le faire dès l'été dernier. Les Etats-Unis restent les plus touchés par le Covid-19, tant en nombre de morts (330 279) que de cas (18 761 363).
Plusieurs pays ont annoncé le 26 décembre des cas confirmés du variant britannique du coronavirus, comme l'Italie, la Suède, l'Espagne et le Japon, après l'annonce cette semaine de contaminations en France, en Allemagne, au Liban et au Danemark.
Selon une étude de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM), ce nouveau variant est «50% à 74%» plus contagieux que ses prédécesseurs, faisant craindre plus d'hospitalisations et de morts en 2021 qu'en 2020.
Après sa découverte, l'inquiétude avait poussé des dizaines d'Etats à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni, semant le chaos dans son approvisionnement et la pagaille aux abords de Douvres (Sud-Ouest) où des milliers de camions sont restés bloqués plusieurs jours. Mais la situation dans ce port stratégique était désormais «résorbée» et le trafic vers Calais, dans le nord de la France, faiblissait «fortement» après le passage de 2 200 poids lourds le 25 décembre et de 1 500 le 26.
Une partie de l'Europe se confine à nouveau
En Italie, pays européen le plus endeuillé (plus de 71 000 morts), 9 750 doses de vaccin escortées par les carabiniers ont été livrées à l'hôpital Spallanzani de Rome le 26 décembre au matin. Face à une flambée du nombre de cas, l'Italie s'était déjà reconfinée avant même Noël, à l'instar de l'Irlande qui a reçu ses vaccins le 26 décembre, mais n'entamera sa campagne que le 30.
La Suisse a pour sa part fait amende honorable, reconnaissant que le gouvernement avait été trop optimiste après la première vague de l'épidémie en relâchant les restrictions, avec pour résultat l'un des taux de contamination les plus élevés en Europe au cours de la deuxième vague. A la fin de la première vague, l'été dernier, «on avait le sentiment que le pire était passé, cela a été l'une des plus graves erreurs», a déclaré Alain Berset, le ministre suisse de la Santé.
Comme l'Italie, l'Autriche a confiné sa population le 26 décembre, au lendemain de Noël. Les commerces non essentiels, l'hôtellerie et la restauration seront fermés et la population soumise à un couvre-feu toute la journée jusqu'au 24 janvier.
Au Royaume-Uni, qui a dépassé vendredi les 70 000 morts, des confinements locaux ou de sévères restrictions sont entrés en vigueur pour des millions de personnes. En Angleterre, six millions d'habitants dans le Sud et l'Est reviennent aussi à un confinement, qui y concerne désormais 24 millions de personnes au total.