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Lioubov Sobol, employée de l'ONG de Navalny, mise en accusation pour violation de domicile

L'activiste Lioubov Sobol est accusée par la justice russe de violation de domicile avec recours à la violence. Selon son avocat, une plainte a été déposée contre elle par la belle-mère de l'agent présumé du FSB récemment pointé du doigt par Navalny.

Le Comité d'enquête de la Fédération de Russie a fait savoir que Lioubov Sobol, employée de l'ONG Fondation Anti-corruption (FBK) créée par l'opposant Alexeï Navalny, a été mise en accusation dans le cadre d'une enquête pénale pour «violation de l'inviolabilité du domicile, commise avec recours à la violence», rapporte l'agence RIA le 26 décembre 2020.

Selon les données de l'enquête citée par RIA, le 21 décembre, plusieurs personnes, dont Lioubov Sobol, auraient tenté à plusieurs reprises de pénétrer dans l'appartement d'une femme âgée. Ces individus auraient porté illégalement l'uniforme des employés de Rospotrebnadzor, une agence russe qui s'occupe de questions sanitaires.

Marina Litvinovitch, membre de la Commission d'observation publique de Moscou, a déclaré le 26 décembre à RIA que l'activiste était «détenue dans une cellule à trois, avec d'autres femmes», dans un centre de détention provisoire. «[Lioubov Sobol] a dit qu'elle se sentait bien», a également rapporté Marina Litvinovitch. 

Avocate de formation et opposante, Lioubov Sobol s'était rendue le 21 décembre à l'immeuble où, selon elle, habitait l'agent présumé des services de sécurité russes (FSB), que l'opposant Alexeï Navalny accuse d'avoir participé à son empoisonnement supposé. «Devant chez l'empoisonneur Koudriavtsev», avait-elle tweeté le 21 décembre, relayant une vidéo qu'elle filmait sur Periscope.

Selon l'avocat de Lioubov Sobol, la plainte à son encontre a été déposée par la belle-mère de Konstantin Koudriavtsev, Galina Soubbotina.

Alexeï Navalny a affirmé le 21 décembre avoir piégé Konstantin Koudriavtsev cet été en Sibérie. Il a publié sur son blog l'enregistrement d'une conversation avec cet homme, présenté comme un expert en armes chimiques travaillant pour le FSB. Ce dernier a dénoncé dans la foulée une «falsification» et une «provocation», alors que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que l'opposant russe souffrait d'un «délire de persécution».