Rien ne prouve que la nouvelle souche du coronavirus identifiée en Afrique du Sud soit plus dangereuse ou contagieuse que sa cousine britannique, a défendu le 24 décembre 2020 le ministre de la Santé du pays, Zweli Mkhize, répondant à son homologue britannique.
«Aujourd'hui, rien ne montre que le 501.V2 soit plus transmissible que la variante britannique, comme cela a été suggéré par le ministre britannique de la Santé», a ainsi déclaré Zweli Mkhize dans un communiqué diffusé le 24 décembre tard dans la soirée.
«Il n'y a pas non plus d'éléments prouvant qu'il provoque une forme plus grave de la maladie ou une mortalité accrue que la variante britannique ou n'importe laquelle des mutations identifiées dans le monde», a-t-il ajouté.
Le 23 décembre, Matt Hancock avait affirmé que la nouvelle forme de virus en provenance d'Afrique du Sud était «hautement préoccupante, parce qu'elle est plus contagieuse et semble avoir muté davantage que celle identifiée au Royaume-Uni», avant d'annoncer dans la foulée des restrictions de voyage entre les deux pays.
Ces déclarations «ont pu créer la perception selon laquelle la variante sud-africaine a été un facteur majeur dans la deuxième vague au Royaume-Uni, ce qui n'est pas le cas», a affirmé également Zweli Mkhize.
Pour le ministre, les éléments de recherche montrent que la mutation britannique s'est développée avant la sud-africaine.
Il n'existe pas «d'éléments montrant que la souche sud-africaine soit plus pathogène que la souche britannique»
Lorsque les Britanniques ont signalé l'existence de leur nouvelle variante à l'OMS mi-décembre, ils ont tracé son apparition dans le Kent au 20 septembre, «c'est-à-dire un mois avant que la variante sud-africaine semble s'être développée», fait-il valoir.
Le ministre sud-africain regrette la décision d'interdire les voyages entre le Royaume-Uni et son pays. Selon lui, il n'existe pas «d'éléments montrant que la souche sud-africaine soit plus pathogène que la souche britannique».
L'Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, a recensé plus de 14 000 cas positifs ces deux derniers jours, contre une moyenne entre 8 000 et 10 000 en début de semaine.
Zweli Mkhize avait déjà laissé entendre le 23 décembre que de nouvelles restrictions pourraient être nécessaires «pour ralentir ce taux alarmant» de propagation.
Quelque 970 000 Sud-Africains ont contracté la maladie depuis le début de la pandémie. Près de 26 000 en sont morts.