Daesh a adopté une stratégie qui consiste à maintenir une atmosphère de terreur, même dans les endroits où il a été vaincu et forcé de battre en retraite. L’atmosphère d’insécurité permanente règne toujours dans ces endroits.
C’est ce qu’on peut constater dans le village de Tal Tamir et ses environs, situés sur la rivière Khabur au nord-est de la Syrie, où des populations assyriennes chrétiennes vivaient paisiblement quand Daesh s’est emparé de zone en début d’année.
Bien que ces villages ont été plus tard repris par les Unités kurdes de protection du peuple (YPG) dans les premiers jours d’été, ils demeurent toujours désolés et inhabités.
Aucun combat n’a eu lieu à Tal Tamir depuis des mois et en comparaison à d’autres villes syriennes, il est resté pratiquement intact. Cependant, la localité est devenue un village fantôme avec ses rues vides, ses maisons abandonnées et d’épais buissons dans les jardins.
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«A Tal Tamir, on comptait auparavant entre 15 000 et 20 000personnes mais aujourd’hui ce nombre a chuté à mille», a confié Jan Abraham, chrétien assyrien et maire du village voisin de Tal Maghas, à The Independent. Il a également ajouté que la plupart des chrétiens ont trouvé refuge au Liban, en Turquie, en Allemagne et en Suède.
Abraham indique avoir appelé ses concitoyens à revenir, mais ceux-ci ont trop peur de Daesh. Et ils ont de quoi. Au mois de février, les combattants extrémistes ont kidnappé près de 220 chrétiens assyriens après avoir envahi des villages d’agriculteurs sur la rive sud de la rivière Khabur dans la province de Hassaké.
Les chrétiens représentent près de 10% de la population syrienne, qui rassemblait avant la guerre 23 millions de personnes.