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Mystérieuse maladie en Inde : des métaux lourds trouvés dans le sang de patients

Plus de 500 personnes ont été hospitalisées dans une ville du sud de l'Inde après avoir présenté des symptômes tels que des évanouissements. Ces maux pourraient être causés par une grande présence de métaux lourds dans le sang des concernés.

Des métaux lourds, comme du plomb et du nickel, ont été découverts dans le sang des victimes d'une mystérieuse maladie apparue le 5 décembre dans une ville du sud de l'Inde, affectant plus de 500 personnes, selon les autorités indiennes.

Le gouvernement a dépêché une équipe médicale composée d'experts de l'Institut national de virologie, du Centre national de contrôle de maladies et de l'Institut des sciences médicales des Indes à Eluru, dans l'Etat de l'Andhra Pradesh pour enquêter sur cette maladie. Un homme est décédé après avoir été pris de convulsions, de nausées et de douleurs.

Un total de 555 personnes ont été admises dans les hôpitaux depuis le 5 décembre, dont 80 le 8 décembre, selon une source hospitalière. Un hôpital a réservé 100 lits pour les victimes de la mystérieuse maladie, mais la plupart ont pu regagner leurs domiciles. 

Une enquête demandée par les autorités

Des échantillons de sang prélevés sur dix personnes ont révélé des taux élevés de plomb et de nickel, selon le directeur de l'hôpital d'Eluru, A. V. Mohan.

Les autorités de l'Etat de l'Andhra Pradesh ont ordonné une enquête sur l'origine de la présence de ces métaux lourds dans l'organisme des malades. Cependant, selon le directeur de l'hôpital d'Eluru, les échantillons sont trop peu nombreux pour affirmer avec certitude que le plomb et le nickel ont causé cette maladie qui s'est répandue dans la ville de 200 000 habitants.

Il n'y a pas d'usines importantes dans la région, et des analyses de l'eau et même des boissons lactées ont été faites. Les experts ont également recueilli des échantillons de riz et d'huile de cuisine, ainsi que des échantillons d'urine, pour qu'ils soient analysés. Certains responsables locaux ont évoqué le rôle éventuel d'additifs chimiques dans les pesticides.

«Certains pensent qu'il s'agit d'une hystérie de masse, mais ce n'est pas le cas», a déclaré le médecin-chef à l'hôpital gouvernemental d'Eluru, assurant que la plupart des personnes hospitalisées avaient montré de véritables symptômes.

«La plupart des patients arrivent avec des petites blessures à la tête ou un œil au beurre noir, après s'être soudainement évanouis. Mais en une ou deux heures, la plupart d'entre eux vont mieux», a-t-il précisé, ajoutant être incapable de diagnostiquer ce qui provoque ces symptômes.

Le policier Kiran Kumar, qui a perdu connaissance le 8 décembre alors qu'il était en service, s'est dit «effrayé» d'être resté à demi-conscient pendant plus de deux heures.

«Mes collègues m'ont dit que j'ai crié quelque chose avant de me m'effondrer. Je me suis blessé à l'épaule droite en tombant sur la route», a-t-il expliqué.

L’Inde est déjà confrontée à de grandes difficultés quant à la gestion de l’épidémie de Covid-19. Elle se classe au deuxième rang mondial en nombre de contaminations avec près de 10 millions de cas.