Dans un entretien accordé le 7 décembre à Cnews, le professeur marseillais Didier Raoult a livré son analyse, une fois de plus très critique, voire caustique, des mesures restrictives prises par les autorités françaises dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, ainsi que de la stratégie gouvernementale de vaccination des Français.
Rendre les vaccins obligatoires ? «C'est vraiment de la folie», estime Didier Raoult
Dans un premier temps, le promoteur de l'hydroxychloroquine a comparé la stratégie de vaccination à de la «science-fiction» et à de la «publicité», soulignant qu'il n'a pas encore vu «d'articles scientifiques» concluant à ce sujet et qu'il attend donc «de voir de vraies données» avant d'estimer la pertinence et l'efficacité des vaccins.
Pour les vaccins, y compris ceux extrêmement utilisés comme ceux de la grippe, on sait qu'en réalité la cible y réagit assez mal parce que l'immunité va en se dégradant.. avec l'âge notamment
«Les essais, il ne s'agit pas de dire "si je fais ça, ça fait des anticorps". Il s'agit de dire "écoutez voilà, on a une population exposée, dans cette population exposée dans des conditions naturelles chez des gens qui représentent la cible, ça marche'. Et ça, on verra», a-t-il également confié sur ce sujet au micro de Laurence Ferrari. Et d'ajouter : «Pour les vaccins, y compris ceux extrêmement utilisés comme ceux de la grippe, on sait qu'en réalité la cible y réagit assez mal parce que l'immunité va en se dégradant.. avec l'âge notamment.»
Je pense que si on s'amusait à [rendre] ce vaccin obligatoire, vous auriez une révolution
Le professeur marseillais est ensuite revenu sur le potentiel critère obligatoire du vaccin, qui, pour l'instant, ne l'est pas au regard des mesures annoncées par le Premier ministre Jean Castex le 3 décembre dernier. «Je pense que si on s'amusait à [rendre] ce vaccin obligatoire, vous auriez une révolution. Heureusement ce n'est pas le cas. Il ne faut pas faire quelque chose dont on ne sait pas si c'est dangereux, dont on ne sait pas si ça marche et on rend ça obligatoire alors ça, c'est vraiment de la folie», a-t-il estimé, précisant que la vaccination était un choix individuel.
«On a cru que c'était une gestion qui allait pouvoir se gérer politiquement et non médicalement»
Dans un second temps, Didier Raoult a mis à mal la stratégie déployée par le gouvernement français contre la pandémie de Covid-19, estimant notamment que les aspects politiques avaient pris le pas sur les critères médicaux.
«On vit dans un monde qui est fou. Si vous voulez, les conditions qui ont été prises pour lutter contre cette maladie sont des conditions d'un autre siècle. C'est pas des conditions pratiques, c'est pas de la lutte au quotidien», a-t-il fustigé lors de son interview.
Et de poursuivre : «Déjà de dire aux gens, ne vous soignez pas, restez à la maison, ce n'est même pas le Moyen-Âge, même Hippocrate ne faisait pas ça. Il ne disait pas aux gens restez à la maison jusqu'à ce que vous mouriez. C'est un truc de fou.»
«Plutôt que de mettre en place une véritable stratégie de prise en charge des malades, on a cru que c'était une gestion qui allait pouvoir se gérer politiquement et non médicalement», a-t-il également martelé.
«Avec le Remdesivir, ils se sont encore fait rouler dans la farine»
Enfin, l'infectiologue marseillais a dénoncé l'influence néfaste de l'industrie pharmaceutique sur les différentes stratégies employées par le gouvernement dans le cadre de la crise sanitaire.
«Les politiques ont crû depuis le début qu'il y allait avoir une baguette magique. Cette baguette magique, les experts ont cru que ça allait venir de l'industrie pharmaceutique», a-t-il fait savoir. Et de continuer : «Avec le Remdesivir, ils se sont encore fait rouler dans la farine il y a quelques jours en achetant pour deux milliards de médicaments dont moi je dis depuis le mois de mars que ça ne marche pas.»
Maintenant il n'y a plus cette baguette magique. Donc [...] pour résoudre les combats il faut se battre à la Vietnamienne, il ne faut pas se battre comme Napoléon III où on a une défaite et tout s'écroule
«Maintenant il n'y a plus cette baguette magique. Donc [...] pour résoudre les combats il faut se battre à la Vietnamienne, il ne faut pas se battre comme Napoléon III où on a une défaite et tout s'écroule. C'est comme les Vietnamiens, on gagne maison par maison, patient par patient, c'est comme ça qu'il faut se battre, c'est la guérilla qu'il faut faire», a-t-il préconisé en fin d'entretien.