Ce n'est guère une surprise au vu de la multiplication, ces dernières années, des déclarations hostiles à Nicolas Maduro venues de Washington : ce 7 décembre, après la victoire du parti présidentiel vénézuélien aux élections législatives, Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, a commenté sur Twitter : «Ce qu'il se passe aujourd'hui au Venezuela est une imposture et une mascarade.»
«Les résultats annoncés par le régime illégitime de Nicolas Maduro ne refléteront pas la volonté du peuple vénézuélien», a-t-il ajouté.
L'administration de Donald Trump ne reconnaît plus le président chaviste, au pouvoir depuis 2013, et apporte son soutien à l'opposant Juan Guaido (contesté au sein-même de l'opposition), qui tente sans succès de s'imposer à la tête du pays. Les sanctions américaines, qui comprennent un embargo pétrolier en vigueur depuis avril 2019, ont été au centre du discours de campagne du camp Maduro.
Quelque 20,7 millions de votants étaient donc appelés à élire un nouveau parlement le 6 décembre, mais une partie de l'opposition leur a demandé de «rester à la maison». «Ce sera le meilleur moyen de rejeter la fraude», a notamment tweeté celui qui s'était autoproclamé président par intérim. Son équipe assure que moins de 3% de l'électorat s'est pour l'heure déplacé.
Nicolas Maduro, de son côté, a salué une «gigantesque victoire électorale», rappelant que cinq ans plus tôt, il n'avait pas eu de mal à reconnaître sa défaite, alors que le parlement passait entre les mains de l'opposition.
Sans nul doute, cette élection ne sera pas reconnue pas une majeure partie du monde occidental qui avait majoritairement exprimé son soutien à Juan Guaido, autoproclamé président par intérim et reconnu par une soixantaine de pays, Etats-Unis en tête. Cette élection se déroule de fait dans un pays qui traverse une profonde crise politique et économique. Quelque 14 000 candidats désignés par 107 partis sont en lice pour s'emparer des 277 sièges soumis au suffrage.
«L'heure est venue, votons pour la paix, la patrie, l'avenir !», avait écrit le président Nicolas Maduro sur les réseaux sociaux peu après l'ouverture des bureaux de vote.