«Si le gouvernement fédéral ne fait rien, l’Etat Libre de Bavière sera forcé de prendre lui-même les choses en mains», a déclaré Joachim Herrmann, ministre de l’Intérieur de la région allemande. La Bavière et son ministre-président, Horst Seehofer, reprochent notamment à Merkel de ne pas s’en tenir au protocole de Dublin, qu’elle a qualifié d’ «obsolète» mercredi, lors de son allocution avec François Hollande au Parlement Européen. Ce règlement exige qu’un demandeur d’asile soit toujours enregistré comme tel dans le pays par lequel il est entré en Europe, et met donc en première ligne des pays comme l’Italie ou la Grèce. Devant le Parlement, la chancelière avait plaidé pour une répartition plus «équitable» des réfugiés. Malgré leurs divergences de vue sur la problématique des réfugiés, Merkel et Seehofer font respectivement partie du CDU et du CSU, deux partis alliés au sein du gouvernement.
Auparavant, Seehofer avait reproché à l’Autriche de ne rien faire pour empêcher les réfugiés de franchir la frontière allemande. Il avait alors déclaré au quotidien allemand Bild : «nous devons prendre des mesures d’urgence pour arrêter l’afflux de réfugiés, comme par exemple les renvoyer à la frontière autrichienne». La ministre de l’Intérieur autrichienne, Johanna Mikl-Leitner, avait répliqué que si c’était le cas, «l’Autriche serait forcée de prendre des mesures similaires», estimant que cette situation générerait une dangereuse «crise humanitaire».