Dans un bref entretien téléphonique accordé le 2 décembre 2020 au quotidien Magyar Nemzet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a qualifié la conduite du député européen Jozsef Szajer – pris dans une partie fine homosexuelle à Bruxelles réunissant 25 personnes – d' incompatible «avec les valeurs de [sa] famille politique», d'«inacceptable» et d'«indéfendable».
Viktor Orban s'est exprimé en ces termes : «Ce que notre collègue Jozsef Szajer a fait ne correspond pas aux valeurs de notre famille politique. Nous n'oublierons pas ni ne renierons ses trente ans de travail, mais ses actes sont inacceptables et indéfendables. Après ce qui s'est passé, il a pris la seule bonne décision en démissionnant du Parlement européen en présentant des excuses, et en quittant le Fidesz.»
Le parti conservateur – qui revendique son engagement en faveur des valeurs chrétiennes et familiales – a quant à lui publié une déclaration qualifiant la démission du député européen de «seule bonne décision à prendre» ; tandis que la ministre de la Justice Judit Varga a déclaré aux journalistes qu'une fois sa démission actée, «tout le reste [était] une affaire personnelle».
Selon un sondage réalisé au printemps 2019 par le think tank américain Pew Research Center, 49% des Hongrois pensent que l'homosexualité «devrait être acceptée par la société», contre 86% des Français. L'homosexualité n'est pas un délit en Hongrie, mais le mariage entre personnes du même sexe n'est pas autorisé.
Jozsef Szajer avait participé à la rédaction de la nouvelle Constitution hongroise en 2011, en tant que président du comité constitutionnel. Celle-ci définit explicitement le mariage comme étant l'union d'un homme et d'une femme. Un amendement introduit le mois dernier garantit par ailleurs que seuls les couples hétérosexuels peuvent adopter des enfants.