Un eurodéputé hongrois du parti de Viktor Orban a admis le 1er décembre que sa démission du Parlement européen était liée à sa participation à une soirée clandestine à Bruxelles, décrite par des médias comme une «partouze», au mépris des restrictions anti-Covid en vigueur. Outre le non-respect des mesures liées à la pandémie, Jozsef Szajer, 59 ans, se voit aussi reprocher une infraction à la législation sur les stupéfiants. Lui-même a assuré dans un communiqué n'avoir «pas consommé de drogue», alors qu'«une pilule d'ecstasy» a été retrouvée par la police.
250 euros d'amende
Cet élu du Fidesz, parti hongrois conservateur associé au groupe parlementaire (PPE, droite), avait annoncé le 29 novembre son départ du Parlement européen et son retrait de la vie politique, en assurant que cela «n'[avait] rien à voir» avec les débats politiques en cours sur l'Etat de droit dans son pays.
Le 1er décembre, alors que le quotidien flamand Het Laatste Nieuws évoquait sa présence dans cette soirée ayant donné lieu le 27 novembre au soir à une vingtaine d'interpellations, il a donné lui-même des précisions. «Je regrette profondément cette violation des restrictions anti-Covid, c'était irresponsable de ma part. Je suis prêt à payer l'amende prévue dans ce cas [soit 250 euros]», a expliqué le député européen dans un texte transmis par le PPE. «Je présente mes excuses à ma famille, à mes collègues et à mes électeurs», a-t-il ajouté, parlant d'«un faux pas strictement personnel», sans donner d'autres précisions.
Une «lockdown partouze» à l'étage d'un bar
Le quotidien La Dernière heure a qualifié la soirée de «lockdown partouze»... Dans un pays où des «lockdown parties» (soirées ignorant le couvre-feu) sont fréquemment interrompues par des interventions de la police depuis le début du deuxième confinement lié à la pandémie il y a un mois. Cette fois, ce sont «vingt-cinq hommes dénudés» qui ont été découverts «à l'étage d'un bar» situé en centre-ville, non loin du commissariat central de Bruxelles, a affirmé la DH. L'un d'eux, élu du Parlement européen, a tenté de fuir par une gouttière à l'arrivée de la police et a été interpellé par une patrouille venue en renfort. «Les mains de l'homme étaient ensanglantées, il est possible qu'il se soit blessé lors de sa fuite», a relevé de son côté le parquet de Bruxelles identifiant le fautif par ses initiales, «S.J», né en «1961».
Dans son communiqué, Jozsef Szajer a confirmé avoir fait état de sa fonction d'eurodéputé lors de son interpellation et a expliqué avoir ensuite été reconduit à son domicile par la police. Selon le parquet, une vingtaine de personnes au total ont été verbalisées. Outre l'eurodéputé, deux diplomates se trouvaient aussi dans le groupe d'hommes.