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Coronavirus : la Russie affirme que son vaccin Spoutnik V est efficace à 95%

La Russie a affirmé que son vaccin Spoutnik V contre le Covid-19, développé par le centre de recherches Gamaleïa, était efficace à 95%. Le président Vladimir Poutine se dit prêt à partager l’expérience russe à l'international.

95% d'efficacité pour le vaccin anti-Covid russe : il s'agit des résultats préliminaires obtenus sur des volontaires 42 jours après l'injection de la première dose, ont indiqué dans un communiqué le centre de recherches Gamaleïa, le ministère russe de la Santé et le Fonds souverain russe, impliqué dans le développement de ce vaccin. Ils n'ont cependant pas mentionné le nombre de cas utilisés pour les calculs.

L'efficacité du vaccin 28 jours après l'injection de la première dose, annoncée le 11 novembre, était de 91,4%, selon un calcul se basant sur 39 cas, explique le communiqué. Au total, 22 000 volontaires se sont déjà vu injecter la première dose et plus de 19 000 ont reçu les deux doses, selon la même source.

Le laboratoire britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford ont annoncé le 23 novembre que leur vaccin était efficace à 70% en moyenne. Pour sa part, le vaccin développé par l'alliance Pfizer/BioNTech est aussi efficace à 95% pour prévenir le Covid-19, selon des résultats complets de leur essai clinique à grande échelle, annoncés la semaine dernière. La société américaine Moderna a annoncé des résultats similaires (94,5% d'efficacité).

«Le prix d'une dose de Spoutnik V pour le marché international sera de moins de 10 dollars», a annoncé dans un communiqué distinct le Fonds souverain russe, précisant que la vaccination pour les citoyens russes serait gratuite.

Le vaccin Spoutnik V est actuellement en phase III d'essais cliniques randomisés en double aveugle, une démarche expérimentale utilisée dans plusieurs disciplines auprès de 40 000 volontaires. Alors que la Russie s'est montrée jusqu'ici avare concernant la documentation scientifique de ce vaccin vanté par le président Vladimir Poutine, les créateurs de Spoutnik V ont réitéré ce 24 novembre que la recherche serait publiée sous peu «dans une des principales revues médicales au monde et évaluée par des pairs».

Il s'agit d'un vaccin à «vecteur viral» utilisant comme vecteur en deux injections deux adénovirus (virus très courants, responsables notamment de rhumes), transformés pour y ajouter une partie de celui responsable du Covid-19. Lorsque l'adénovirus modifié pénètre dans les cellules des personnes vaccinées, ces dernières vont fabriquer une protéine typique du Sars-Cov-2, apprenant ainsi à leur système immunitaire à le reconnaître et à le combattre, selon le centre de recherches Gamaleïa.

La concurrence fait rage pour développer un vaccin contre le virus responsable de la pandémie qui a paralysé des pays entiers depuis le début de l'année. La Russie, premier pays dans le monde à avoir enregistré son vaccin contre le coronavirus le 11 août dernier, est déterminée à faire la course en tête, même si l'efficacité de Spoutnik V suscite toujours des doutes au sein de la communauté scientifique internationale.

La Russie se dit prête à partager son expérience 

La publication du communiqué sur l'efficacité du vaccin russe a coïncidé avec la réception par le président Vladimir Poutine d'ambassadeurs de 20 pays nommés récemment. Lors de cette rencontre au Kremlin, Vladimir Poutine a rappelé que deux vaccins contre le coronavirus avaient déjà été enregistrés en Russie et que «maintenant l’objectif clé est de lancer leur production massive (...) et [de] passer à une vaccination massive». Par ailleurs il a souligné que bientôt, le «troisième vaccin [serait] également disponible».

«Nous sommes prêts à partager l’expérience obtenue avec tous les Etats et structures internationales intéressés. Avec un certain nombre de partenaires étrangers, nous examinons déjà la possibilité d’organiser la production de ce vaccin sur place, en s’appuyant sur la base de production de nos partenaires», a déclaré le chef de l'Etat, réaffirmant ainsi l'ouverture des chercheurs russes à la coopération internationale.