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Marche de soutien à Trump : nombreux heurts entre militants antifas, BLM et fidèles du président

De nombreux incidents ont eu lieu à Washington DC entre militants antifas et Black Lives Matter d'un côté, pro-Trump de l'autre, suite à une mobilisation massive en soutien au président. La police a annoncé avoir procédé à 20 arrestations.

A la suite d'une manifestation le 14 novembre 2020 en soutien au président Donald Trump, qui a rassemblé environ 10 000 personnes dans les rues de la capitale des Etats-Unis, de nombreux affrontements ont éclaté entre militants pro-Trump et des contre-manifestants présentés comme appartenant au mouvement Black Lives Matter (BLM) ou antifas.

Selon la chaîne de télévision Fox 45, deux officiers de la police de la ville ont été blessés et un homme a reçu plusieurs coups de couteau. La police de Washington DC a annoncé, toujours sur Fox 45, avoir procédé à 20 arrestations, dont quatre pour infraction à la loi sur les armes à feu, une pour violence sur un policier et deux pour agressions.

De son côté, Donald Trump a promptement réagi sur Twitter. «Les antifas ont attendu le soir, alors que 99% [des manifestants] étaient partis, pour attaquer des gens innocents #MAGA. DC Police, allez-y, faites votre travail et ne vous retenez pas !», a-t-il tempêté.

Dans un second tweet, le président sortant a ajouté que «les ordures d'antifas de gauche radicale ont été facilement repoussées aujourd'hui par la grande foule du D.C. MAGA Rally pour revenir de nuit après le départ de 99% de la foule, pour attaquer les personnes âgées et les familles. La police est arrivée, mais en retard. Le maire ne fait pas son travail !»

Des militants pro-Trump dispersés pris à partie

Alors que l'événement pro-Trump, baptisé la #MillionMAGAMarch, se terminait en fin d'après-midi, des militants pro-Trump ont été attaqués, harcelés, pourchassés, visés par des feux d'artifice, voire aspergés de liquide non identifié. De nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent quelques-unes des scènes violentes qui se sont déroulées à l'occasion.

Un groupe de manifestants pro-Trump, qui dînait dans un restaurant du centre-ville de Washington DC près de la Maison Blanche, a été la cible de jets de projectiles et de feux d'artifice.

Dans cette vidéo, plusieurs militants pro-Trump sont d'abord harcelés, puis poussés par des partisans présentés comme appartenant au mouvement BLM. L'un des soutiens au président Donald Trump est ensuite agressé avant d'être brutalement assommé par-derrière.

ATTENTION LES IMAGES SUIVANTES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ

D'autres manifestants pro-Trump ont vécu des événements similaires, voire encore plus violents.

Par ailleurs, une bagarre générale a éclaté dans la soirée entre militants présentés comme antifas et Proud Boys. Quelques heurts avaient déjà eu lieu dans la journée entre membres de ces deux mouvances.

La contestation des résultats électoraux ne faiblit pas

11 jours après l'élection présidentielle, les jeux ne sont toujours pas faits aux Etats-Unis en dépit de l'annonce par les médias de la victoire de Joe Biden. Le président américain Donald Trump s'est lancé dans une grande bataille judiciaire pour contester les résultats dans certains Etats, estimant que le scrutin a été marqué par une fraude de grande ampleur (liée en particulier au système de vote par correspondance).

Des allégations qui restent à prouver devant la justice, mais qui trouvent un écho certain auprès de ses partisans qui ont organisé le 14 novembre une grande marche à Washington DC en soutien au chef de l'Etat sortant.

Près de 10 000 militants pro-Trump ont convergé à Washington DC pour la Million MAGA March («la marche du million de Make America Great Again», le slogan de Donald Trump). Cette manifestation organisée par des soutiens du président a réuni de nombreux groupes, dont celui des désormais célèbres Proud Boys, mouvement qui revendique le recours à la violence et la défense «des valeurs occidentales». Donald Trump avait appelé ses membres à «se tenir prêts» lors du premier débat présidentiel, s'attirant ainsi de violentes critiques.

Le 9 novembre, le procureur général des Etats-Unis, Bill Barr, a donné son feu vert à l'ouverture d'enquêtes sur d'éventuelles irrégularités lors de cette présidentielle. Le 13 novembre, plusieurs autorités électorales locales et nationales, dont l'Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), ont pourtant déclaré dans un communiqué commun : «Il n'existe aucune preuve d'un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit.»

Toujours le 13 novembre, Peter Navarro, un des conseillers économiques du président sortant, a affirmé sur Fox News qu'«à la Maison Blanche, nous continuons à travailler en considérant que Trump va avoir un second mandat». «Je pense qu'il est vraiment important […] de comprendre que nous voulons des bulletins de vote vérifiables, un scrutin qui puisse être certifié et une enquête sur le nombre croissant d'allégations de fraude faites par des témoins qui ont signé des déclarations écrites sous serment», a-t-il ajouté.