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En déplacement à Alger, Gérald Darmanin salue la «coopération» entre la France et l'Algérie

Après la Tunisie, Gérald Darmanin s'est rendu en Algérie où il a rencontré plusieurs ministres, dont son homologue Kamel Beldjoud. Cette visite prévue de longue date a pris un relief particulier après l’attentat islamiste de Nice.

En visite à Alger dans le cadre d'une tournée régionale consacrée à la question de la lutte contre le terrorisme, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est entretenu le 8 novembre avec plusieurs membres du gouvernement algérien, dont son homologue Kamel Beldjoud.

«Je suis venu redire au ministre de l’Intérieur, la parfaite collaboration de la France sur tous les sujets qui concerneront nos deux ministères», a indiqué Gérald Darmanin cité par la chaîne francophone de Radio Algérie. «Nous avons évoqué les grands sujets qui concernent la grande puissance algérienne ici en Méditerranée, notamment la question libyenne, la question de l’émigration clandestine que l’Algérie subit et à laquelle nous devons répondre, car nous avons des mouvements de population tout au long de cet espace que nous avons en partage», a précisé le ministre français dans des propos relayés par la radio étatique algérienne.

«Visions identiques dans tous les dossiers discutés»

Accueilli en grande pompe, le ministre de l'Intérieur a remercié l'Algérie pour «la coopération continue» en matière de «sécurité et de lutte contre le terrorisme», tout en précisant que des échanges étaient prévus entre les services intérieurs des deux pays, rapporte l'AFP. «Les échanges [...] ont porté sur les relations bilatérales, ainsi que les voies et moyens de leur renforcement et diversification», a précisé l'agence officielle algérienne APS. Les deux ministres ont fait état de «visions identiques dans tous les dossiers discutés», selon les mêmes éléments recueillis par l'AFP.

Petit fils de tirailleur algérien, le ministre de l'Intérieur a été reçu par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, puis par le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum. Gérald Darmanin s'est également entretenu avec le ministre algérien des Affaires religieuses, Youcef Belmehdi. Le ministre algérien a insisté «sur le bannissement de toutes formes de violence et d'extrémisme, quelle que soit leur origine», selon un communiqué de son ministère. «L'islam est une religion d'amour, de paix et de coexistence», est-il indiqué dans le communiqué, qui ajoute que «ce sont là les recommandations que son département ne cesse de prodiguer aux imams détachés à la Grande Mosquée de Paris et que tous les imams détachés en France s'attachent à concrétiser».

Lors de cette tournée, le ministre de l'Intérieur s'est rendu en Italie, en Tunisie puis à Malte, notamment pour rencontrer ses homologues. Prévu de longue date, le déplacement de Gérald Darmanin a pris un tour nouveau avec l'attentat qui a fait trois morts dans la basilique de Nice fin octobre et dont l'auteur présumé est un Tunisien de 21 ans, fraîchement arrivé en Europe.

Comme en Tunisie et au Maroc, le ministre de l'Intérieur devait présenter aux autorités algériennes une liste de leurs ressortissants en situation irrégulière et soupçonnés de radicalisation, que la France souhaite expulser. Selon le ministère français de l'Intérieur, la France compte 231 étrangers en situation irrégulière suivis pour «radicalisation», dont une soixantaine de Tunisiens, autant de Marocains et un peu plus d'Algériens, et a fait de leur expulsion une priorité.

Gérald Darmanin souhaite également relancer la coopération en matière d'éloignement, entravée par la fermeture des frontières en raison de la pandémie de Covid-19, alors que les départs clandestins ont augmenté depuis le Maghreb.