A l'approche des élections américaines du 3 novembre, Twitter publie depuis le 6 octobre sur son fil d'actualités des messages destinés à prévenir ses utilisateurs de possibles manœuvres de désinformation sur le vote par correspondance et les résultats.
Le réseau social, qui multiplie depuis plusieurs mois les mesures pour tenter de limiter les propos qu'il juge erronés sur les scrutins, dit vouloir aider les internautes «à rester informés sur ces sujets essentiels», selon son compte officiel TwitterSupport.
Le groupe a baptisé ces messages «pre-bunk», car ils sont destinés à être diffusés en amont de potentiels propos litigieux, que le groupe prévoit par ailleurs de démentir («debunk»). «Les recherches montrent que devancer la désinformation est un moyen puissant de renforcer la résilience», a estimé Yoel Roth, responsable de l'intégrité de la plateforme, sur son propre compte.
L'entreprise prend clairement position sur un sujet qui fait pourtant débat : «Les spécialistes des élections confirment que le vote par correspondance est sûr et sécurisé [...] Vous pourrez tout de même voir des allégations non vérifiées indiquant que le vote par correspondance entraîne des fraudes à l'occasion des élections américaines de 2020.»
Opposition des démocrates et des républicains sur le vote par correspondance
La question du vote par correspondance est devenue un point de contentieux politique outre-Atlantique. Nécessaire pour des raisons de sécurité sanitaire aux yeux des démocrates, il ouvrirait la porte à des fraudes massives selon les républicains.
Le président américain Donald Trump, farouche opposant à ce mode de scrutin, ne se prive d'ailleurs pas de faire connaître le fond de sa pensée sur le sujet. A de nombreuses reprises et désormais dans ses messages de campagne, il incite ses partisans à voter en personne.
«De gros problèmes avec le vote par correspondance partout aux Etats-Unis. Nous devons avoir le résultat final le 3 novembre», a-t-il encore écrit le 27 octobre. Un message rapidement masqué avec un avertissement par le réseau social, selon qui «une partie ou la totalité du contenu partagé dans ce Tweet est contestée et susceptible d'être trompeuse quant au mode de participation à une élection ou à un autre processus civique».
Le chef d'Etat critique depuis des mois ce mode de scrutin, comme en témoignage un de ses tweets daté du 26 mai : «Il n'y a AUCUNE CHANCE (ZERO) que le vote par correspondance soit autre chose que substantiellement frauduleux. Les boîtes aux lettres vont être volées, les bulletins vont être falsifiés et même frauduleusement imprimés et frauduleusement signés.»
Si de leur côté les démocrates jugent les réserves de Donald Trump sans fondements, le New York Post est allé dans le sens du locataire de la Maison Blanche, publiant fin août le témoignage anonyme d'un homme qui se présente comme un consultant ayant travaillé pour le parti démocrate et qui affirme avoir truqué des votes par correspondance lors de nombreuses élections fédérales. Il décrit plusieurs modus operandi, comme, par exemple, récupérer le courrier de vote des citoyens en se faisant passer pour une association de service public, pour le poster à leur place.
Reste ensuite à ouvrir l'enveloppe à la vapeur et changer le bulletin en falsifiant la signature. L'homme, qui indique d'autres stratagèmes, affirme les avoir appliqués lors d'élections dans le New Jersey, mais soutient que ces manipulations ont lieu dans le reste du pays. Selon lui, la fraude «est plus une règle qu'une exception».