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Algérie : le Haut Conseil islamique dénonce une «campagne virulente» de la France

Le Haut Conseil islamique, proche du pouvoir algérien, a fustigé une «campagne virulente» contre l'islam après les propos d'Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.

Le Haut Conseil islamique en Algérie, une institution officielle, a fustigé le 26 octobre une «campagne virulente» contre l'islam. Soit la première réaction d'Alger aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur la liberté de caricaturer le prophète Mahomet.

«Nous déplorons l'émergence de groupes qui dévient des valeurs de humaines» et qui «au nom de la liberté d’expression, insultent l'islam et son messager», a réagi le Haut Conseil, dans un communiqué publié sur la page Facebook de la présidence algérienne. «Le Haut Conseil islamique (HCI) condamne fermement cette campagne virulente contre le prophète Mahomet», poursuit cet organe consultatif qui dépend du président de la République algérienne. 

Sans citer nommément le président français, le communiqué regrette que cette campagne de dénigrement émane d'«un responsable qui se targue d'être le protecteur des valeurs de fraternité, de liberté et d'égalité». Le HCI exhorte «les sages du monde, les organisations religieuses et de défense des droits de l’Homme ainsi que les instances du dialogue interreligieux à faire face à ce discours extrémiste» et à «œuvrer pour le respect des symboles religieux communs contre la haine et le racisme».

Le communiqué fait allusion aux propos du chef de l'Etat français, qui a assuré que la France continuerait de défendre les caricatures de Mahomet lors de l'hommage du 21 octobre du professeur Samuel Paty, décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe. 

Les déclarations d'Emmanuel Macron ont suscité un flot de critiques dans le monde musulman, de la part de dirigeants politiques et religieux, d'élus mais aussi de simples citoyens sur les réseaux sociaux, et provoqué des manifestations et des appels au boycott des produits français.

Les manifestations se poursuivent dans le monde musulman

En Irak, quelques dizaines de manifestants ont protesté le 26 octobre devant l'ambassade de France à Bagdad à l'appel d'une faction radicale pro-Iran pour dénoncer la promesse du président français Emmanuel Macron de défendre les caricatures de Mahomet. Les manifestants, des hommes, des femmes et des enfants, ont brûlé le drapeau français et des portraits de Emmanuel Macron, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Depuis le 25 octobre, Rabaa Allah, la nouvelle et puissante factions armées pro-Iran en Irak appelait sur ses réseaux sociaux à «répliquer» à «une insulte à un milliard et demi de personnes sur la planète».

Les pro-Iran en Irak ont déjà incendié une télévision pour insulte à l'islam et le siège d'un parti kurde à Bagdad dont un dirigeant avait critiqué l'influence grandissante des factions armées dans le pays. Des appels au boycott des marques françaises circulent également sur les réseaux sociaux en Irak.

Dans la ville palestinienne de Gaza, des dizaines de personnes ont également manifesté contre Emmanuel Macron, comme la veille. Une banderole à l'extérieur de l'Institut français a été arrachée et des affiches indiquant «Notre prophète sera victorieux», «Seul notre prophète», accompagnées de la photo du président Macron barrée d'une croix rouge, ont été collées à l'entrée du bâtiment.

«Pourquoi la haine, président de France ? Pourquoi le racisme, président de France ? Tu dois apprendre avant de parler», a lancé Marwan Abou Rass, un leader du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza sous blocus israélien.